Séries de classement

Le champion olympique Kim demeure le seul non européen classé No.1 mondial

By Eric Olanowski

VEVEY, Suisse (le 25 juin) – Le champion olympique coréen KIM Hyeonwoo, médaillé d'or du Sassari en Sardaigne le mois dernier, reste le seul lutteur non européen classé No.1 mondial à la veille du dernier événement de série de classement de lutte gréco-romaine de l'année, le Oleg Karavaev (26-28 juillet).

Des neuf premières places tenues par des Européens, cinq sont aux mains de lutteurs russes : Sergey EMELIN (60kg), Stepan MARYANYAN (63kg), Artem SURKOV (67kg), Musa EVLOEV (97kg) et Sergey SEMENOV (130kg).

Eldaniz AZIZLI (AZE), Frank STAEBLER (GER), Emrah KUS (TUR) et Zhan BELENIUK (UKR) donnent à l'Azerbaïdjan, l'Allemagne, la Turquie et l'Ukraine les quatre autres places en tête du classement mondial par catégorie de poids.

Azizli se maintient en tête des 55kg 
Eldaniz Azizli est tête de série des 55kg. L'Azéri garde 30 points d'avance sur son poursuivant Ilkhom BAKHROMOV (UZB) et peut se permettre le luxe de faire l'impasse sur le Oleg Karavaev tout en gardant sa place.  

Bakhromov a tout juste six points d'avance sur le dauphin des mondiaux de Budapest Zholaman SHARSHENBEKOV (KGZ), et neuf sur le quatrième Ekrem OZTURK (TUR). Cela semble cependant n'avoir aucune importance puisque seulement deux lutteurs sont inscrits dans la catégorie des 55kg pour le Karavaev et qu'aucun d'eux ne semble être en mesure d'obtenir une tête de série pour les mondiaux de Noursultan en septembre prochain. 

Si les inscriptions du Karaev ne changent pas, le classement de cette catégorie ne subira pas de modification jusqu'en septembre et les demi-finales des mondiaux opposeront sans doute, dans le haut du tableau, Azizli à Ozturk et Bakhromov à Sharshenbekov dans le bas du tableau. 

Top 10, 55kg 
76 - Eldaniz AZIZLI (AZE)
46 - Ilkhom BAKHROMOV (UZB)
40 - Zholaman SHARSHENBEKOV (KGZ)
37 -Ekrem OZTURK (TUR)
35 - Nugzari TSURTSUMIA (GEO)
27 - Abdelkarim FERGAT (ALG)
24 - Reza Kheirollah KHEDRI (IRI)
20 - Liguo CAO (CHN)
20 - Norayr HAKHOYAN (ARM)
20 - Vitalii KABALOEV (RUS)

Emelin défait Ciobanu sur critères et passe tête de série No.1 des 60kg
Sergey Emelin et Victor CIOBANU (MDA), déjà opposés lors des finales du championnat d'Europe et des derniers mondiaux, semblent sur la voie d'une troisième rencontre si le classement ne subit pas de modification jusqu'au prochain championnat du monde.

Emlin, classé No.1 de la catégorie des 60kg, a 18 points d'avance sur celui qui l'avait éliminé en finale du championnat d'Europe, Victor Ciobanu, mais les critères dont bénéficie le Russe lui assure la tête de série No.1.

KIM Seunghak (KOR) a rejoint la troisième position du dernier classement et constitue désormais une menace crédible pour tous les prétendants à une médaille des mondiaux dans la catégorie des 60kg, après avoir aligné deux titres consécutifs en événement de série de classement (ESC), au Grand Prix de Hongrie tout d'abord puis lors du Sassari le mois dernier.

Ivan LIZATOVIC (CRO) est classé quatrième mondial des 60kg, à tout juste 4 points de Kim. Mais le Kazakh Aidos SULTANGALI, classé 11me, est à 17 points de Lizatovic et sera sur les tapis du prochain et dernier ESC. S'il obtient la médaille d'or et que sa catégorie comprend plus de 20 participants, les 18 points obtenus le classeront devant Lizatovic.

Top 10, 60kg 
78 - Sergey EMELIN (RUS)
60 - Victor CIOBANU (MDA)
46 - Seunghak KIM (KOR)
42 - Ivan LIZATOVIC (CRO)
39 - Sailike WALIHAN (CHN)
38 - Se Ung RI (PRK)
34 - Kerem KAMAL (TUR)
28 - Firuz TUKHTAEV (UZB)
28 - Gyanender GYANENDER (IND)
26 - Virgil MUNTEANU (ROU)

Les trois premières têtes de séries des 63kg désignées pour Noursultan 
L'ardoise du champion du monde en titre Stepan Maryanyan reste sans rature depuis Budapest. Il a depuis remporté le Dan Kolov - Nikola Petrov et le championnat d'Europe, cimentant sa place de tête de série No.1 des 63kg avec 80 points de série de classement.

Ses deux poursuivants, Elmurat TASMURADOV (UZB) et TUO Erbatu (CHN), ont également bloqué leurs têtes de série ; seulement 6 points les séparent et Tasmuradov, blessé lors du championnat d'Asie, devance Tuo. 

Slavik GALSTYAN (ARM) est classé quatrième mondial en 63kg à 22 points de Tuo. Galstyan doit encore travailler pour s'assurer une tête de série aux mondiaux. 33 lutteurs ont la possibilité de le rattrapper et le plus menaçant d'entre eux est Shinobu OTA (JPN), classé 22me pour l'instant. Ota est inscrit pour le Karavaev et a besoin de 15 points pour supplanter l'Arménien.

Top 10, 63kg 
80 - Stepan MARYANYAN (RUS)
56 - Elmurat TASMURADOV (UZB)
50 - Erbatu TUO (CHN)
28 - Slavik GALSTYAN (ARM)
28 - Taleh MAMMADOV (AZE)
26 - Stig-Andre BERGE (NOR)
26 - Andres Roberto MONTANO ARROYO (ECU)
25 - Rahman BILICI (TUR)
25 - Lenur TEMIROV (UKR)
20 - Hassan Hassan Ahmed MOHAMED (EGY)

Surkov en tête des 67kg 
Le champion du monde en titre Artem Surkov est tête de série No.1 pour les mondiaux, détient 30 points d'avance sur RYU Hansu (KOR), classé deuxième mondial, et peut donc se permettre de faire l'impasse sur le Kavaraev. 

Mais Ryu n'a que trois points d'avance sur le Polonais et classé No.3 Gevorg SAHAKYAN et le Kazakh Meiirzhan SHERMAKHANBET. 

D'ici là, six lutteurs peuvent prétendre à une tête de série, mais seulement deux seront au Karavaev et tous deux sont Japonais. Tsuchika SHIMOYAMADA et Shogo TAKAHASHI, classés neuf et dixième respectivement, sont à égalité de 28 points. 

Étant donné qu'ils sont les deux seuls lutteurs du top 10 inscrits pour l'ultime ESC, si leur catégorie comprend plus de vingt entrées et que l'un d'entre eux deux décroche le titre, il pourrait rejoindre le top 3 de sa catégorie aux mondiaux. 

Top 10, 67kg 
78 - Artem SURKOV (RUS)
48 - Hansu RYU (KOR)
45 - Gevorg SAHAKYAN (POL)
43 - Meiirzhan SHERMAKHANBET (KAZ)
40 - Davor STEFANEK (SRB)
30 - Danijel JANECIC (CRO)
30 - Mate NEMES (SRB)
28 - Mamadassa SYLLA (FRA)
28 - Tsuchika SHIMOYAMADA (JPN)
28 - Shogo TAKAHASHI (JPN)

Staebler passe en 67kg et Mnatsakanian en tête
L'Allemand Frank STAEBLER a, depuis son troisième titre mondial obtenu à Budapest, rejoint la catégorie de poids olympique des 67kg et fera l'impasse sur sa première place du classement des 72kg. Aik MNATSAKANIAN (BUL) en est le bénéficiaire. Il se classe No.1 et sans autre lutteur classé inscrit au Kavaraev, les trois autres têtes de série des mondiaux seront Balint KORPASI (HUN), Abuiazid MANTSIGOV (RUS) et Tarek Aziz BENAISSA (ALG).

Top 10, 72kg 
60 - Frank STAEBLER (GER)
55 - Aik MNATSAKANIAN (BUL)
52 - Balint KORPASI (HUN)
40 - Abuiazid MANTSIGOV (RUS)
38 - Tarek Aziz BENAISSA (ALG)
32 - Hujun ZHANG (CHN)
30 - Cengiz ARSLAN (TUR)
26 - Robert Attila FRITSCH (HUN)
26 - Mateusz Lucjan BERNATEK (POL)
25 - Rasul CHUNAYEV (AZE)

Le champion olympique Kim reste le seul non-européen classé No.1 mondial
Sacré champion olympique à Londres, le Coréen Kim Hyeonwoo est le seul lutteur non européen classé No.1 mondial. Kim a remporté le championnat d'Asie et le Sassari et est médaillé de bronze de l'Open de Zagreb et du Grand Prix de Hongrie. Il a 26 points d'avance sur Viktor NEMES (SRB), ce qui signifie qu'il sera tête de série No.1 des 77kg lors des mondiaux. 

Nemes n'a qu'un seul point d'avance sur le champion du monde en titre Aleksandr CHEKHIRKIN (RUS) ; on ignore si la Russie enverra Chekhirkin ou le double champion olympique Roman VLASOV (RUS), également champion d'Europe de la catégorie. 

Le Hongrois Tamas LORINCZ est classé quatrième et sa place en tête de série est menacée par Kamal BEY (USA), mais comme l'Américain n'a pas été retenu pour l'équipe US des mondiaux, Lorincz devrait pouvoir s'en sortir sans lutter en Biélorussie. 

Top 10, 77kg 
87 - Hyeonwoo KIM (KOR)
61 - Viktor NEMES (SRB)
60 - Aleksandr CHEKHIRKIN (RUS)
52 - Tamas LORINCZ (HUN)
36 - Kamal Ameer BEY (USA)
32 - Bilan NALGIEV (UZB)
22 - Roman VLASOV (RUS)
20 - Alex Michel BJURBERG KESSIDIS (SWE)
20 - Yosvanys PENA FLORES (CUB)
20 - Roland SCHWARZ (GER)

Kus, médaillé de bronze européen, passe devant Bacsi
Emrah KUS (TUR) et Peter BACSI (HUN) sont classés respectivement 1er et 2me, mais Bacsi a annoncé sa retraite et Saeid Morad ABDVALI (IRI) prendra la deuxième place en septembre. 

Viktar SASUNOUSKI (BLR) est classé quatrième pour l'instant, mais deux lutteurs du top 8 présents en Biélorussie sont assez proches pour lui chiper la tête de série.

Champion d'Europe en titre, Rajbek BISULTANOV (DEN) est à trois points de Sasunouski, et le médaillé de bronze d'Asie Maxat YEREZHEPOV (KAZ), à sept points du Biélorusse ; tous deux visent l'or au Karavaev. 

Top 10, 82kg 
70 - Emrah KUS (TUR)
60 - Peter BACSI (HUN)
38 - Saeid Morad ABDVALI (IRI)
37 - Viktar SASUNOUSKI (BLR)
36 - Burhan AKBUDAK (TUR)
34 - Rajbek Alvievich BISULTANOV (DEN)
32 - Jalgasbay BERDIMURATOV (UZB)
30 - Maxat YEREZHEPOV (KAZ)
25 - Maksim MANUKYAN (ARM)
20 - Atabek AZISBEKOV (KGZ)

Les têtes de série des 87kg prédéfinies avant le Karavaev 
Les têtes de série des mondiaux, catégorie de poids des 87k, sont dors et déjà gravées dans la pierre. En effet, la Hongrie a deux lutteurs dans le top 4 et ne peut en inscrire qu'un seul au championnat du monde. De plus, un seul lutteur a la possibilité de rejoindre le top 4, ce dont il est assuré par la présence des deux hongrois.

Le champion d'Europe en titre Zhan Beleniuk est No.1. Le double champion du monde turc Metehan BASAR suivra en deuxième position. La Hongrie jouera probablement Viktor LORINCZ, actuellement classé quatrième mais vainqueur du No.3 Erik SZILVASSY déjà par trois fois cette année. Cela signifie que Lorincz sera tête de série No.3 et qu'Islam ABBASOV (AZE) passera en quatrième position. 

Top 10, 87kg 
62 - Zhan BELENIUK (UKR)
60 - Metehan BASAR (TUR)
56 - Erik SZILVASSY (HUN)
52 - Viktor LORINCZ (HUN)
40 - Islam ABBASOV (AZE)
32 - Radzik KULIYEU (BLR)
32 - Hossein Ahmad NOURI (IRI)
32 - Bachir SID AZARA (ALG)
28 - Mikalai STADUB (BLR)
26 - Rustam ASSAKALOV (UZB)

Evloev inscrit pour Noursultan et tête de série No. 1 en 97kg
Musa Evloev, Kiril MILOV (BUL) et Tracy HANCOCK (USA) forment dors et déjà le top 3 de la catégorie des 97kg de Noursultan. Tous ont assez de points pour faire l'impasse sur le dernier ESC et rester dans le top 3.

Quatrième pour l'instant mais sans assurance de garder sa place, l'Iranien Mahdi ALIYARIFEIZABADI (IRI) détient 39 points. Sept lutteurs, dont aucun n'est encore inscrit au Karavaev, pourraient lui prendre sa place s'ils se présentent au tournoi. Quatre sont dans un espace de neuf points et la médaille de l'un d'eux suffirait pour prendre la place de l'Iranien.

Top 10, 97kg 
82 - Musa EVLOEV (RUS)
74 - Kiril Milenov MILOV (BUL)
60 - Tracy Gangelo HANCOCK (USA)
39 - Mahdi Abbas ALIYARIFEIZABADI (IRI)
35 - Mihail KAJALA (SRB)
32 - Luillys Jose PEREZ MORA (VEN)
32 - Fatih BASKOY (TUR)
30 - Balazs KISS (HUN)
28 - Nikoloz KAKHELASHVILI (ITA)
28 - Jahongir TURDIEV (UZB)

Semenov tête de série No.1 des 130kg
Comme en 97kg, le top 3 des 130kg est déjà défini pour les mondiaux de septembre, avec dans l'ordre Sergey Semenov, Adam Jacob COON (USA) et Heiki NABI (EST).

KIM Minseok (KOR) détient la quatrième tête de série pour l'instant. Bien que ce soit peu probable car seulement huit lutteurs sont inscrits dans cette catégorie pour le Kavaraev, Muminjon ABDULLAEV (UZB) a la possibilité de renverser le Coréen s'il décroche le titre face à plus de vingts lutteurs.

Top 10, 130kg 
76 - Sergey SEMENOV (RUS)
60 - Adam Jacob COON (USA)
52 - Heiki NABI (EST)
47 - Minseok KIM (KOR)
30 - Muminjon ABDULLAEV (UZB)
28 - Yasmani ACOSTA FERNANDEZ (CHI)
28 - Oskar MARVIK (NOR)
28 - Alin ALEXUC CIURARIU (ROU)
26 - Lingzhe MENG (CHN)
26 - Balint LAM (HUN)

#WrestlePontevedra

Le Chelem de Susaki : La star japonaise est la première à remporter tous les titres mondiaux et olympiques

By Vinay Siwach

PONTEVEDRA, Espagne (20 octobre) -- Yui SUSAKI (JPN) et l'histoire auront toujours Paris

Mais avant cela, la merveille japonaise a décidé de s'offrir tous les titres mondiaux que la lutte pouvait offrir.

Elle a participé aux championnats du monde U23 à Pontevedra en Espagne un mois après avoir remporté son troisième titre mondial senior. En luttant seulement pendant quatre minutes et 47 secondes dans quatre combats, Susaki a réalisé le 'Grand Chelem' de lutte – remportant tous les titres mondiaux et les Jeux Olympiques, devenant ainsi la première lutteuse à réaliser l'exploit.

“Je voulais prendre le titre U23 et devenir la première à réaliser le 'grand chelem',” a déclaré Susaki. “Je suis tellement heureuse d'y être parvenue.”

Après avoir remporté les titres mondiaux U17 de 2014 à 2016, Susaki a remporté ses premiers titres senior et U20 en 2017 et les Jeux Olympiques en 2021. Bien consciente que cette année est sa dernière chance de concourir au niveau U23, la championne olympique Susaki a abordé la compétition sans préoccupation et en est ressortie avec un autre record à son actif.

“Je l'ai toujours connu [le Grand Chelem]. Deux de mes prédécesseurs ont remporté quatre titres [du groupe d'âge],” a déclaré Susaki faisant référence à Haruna OKUNO (JPN) et Masako FURUICHI (JPN) “mais personne dans le monde de la lutte n'avait ajouté le cinquième titre [que Susaki a remporté en 2021]. Je voulais entrer dans l'histoire, donc j'allais définitivement m'inscrire cette année. Je savais que ce serait la première et la dernière fois [en U23].”

Yui SUSAKI (JPN)Yui SUSAKI (JPN) épingle Ankush PANGHAL (IND) en finale des 50kg. (Photo: UWW / Kadir Caliskan)

En fianle des 50kg, Susaki a lutté contre Ankush PANGHAL (IND) et a opté pour le double-leg. Panghal s'est battu pendant un cours instant et à même essayé de s'exposer pour marquer des points contre Susaki, ce qui n'était pas arrivé depuis trois ans.

Susaki a improvisé rapidement et a bloqué la jambe de Panghal en Figure 4 et a assuré la chute en une minute et 52 secondes pour créer l'histoire.

“Je voulais créer l'histoire, une nouvelle chose dans l'histoire et c'est un exploit que j'ai pu accomplir,” a-t-elle déclaré. “Je voulais graver mon nom dans l'histoire de la lutte.”

La lutte se souviendra d'elle comme l'une des lutteuses les plus dominantes de tous les temps, si ce n'est la plus dominantes. Pour certains, elle est forte alors que pour d'autres elle est techniquement solide. De nombreux lutteurs attribuent à Susaki sa connaissance du tapis.

Comme le leg lace qu'elle lance ou le armbar qu'elle utilise pour immobiliser son adversaire. Elle combinera cela avec le front chest wrap pour obtenir de gros points. Susaki n'attend pas l'erreur de son adversaire. Elle les punit à la première occasion qui se présente.

“Peu importe d'où vient l'adversaire, je veux surtout faire ma lutte et avant le match, je garde à l'esprit de donner tout ce que j'ai", a-t-elle déclaré après avoir remporté l'or jeudi..

C'est seulement sur le tapis. En dehors du tapis, elle ne perd jamais son sourire, saluant ses coéquipiers, ses fans et même ses collègues de lutte avec la même énergie. Rien ne la dérange, ou du moins elle le fait croire.

Mais il y a une photo d'elle aux Championnats du monde de Belgrade, alors qu'elle sort pour le combat pour la médaille d'or. Susaki salue joyeusement ses coéquipiers dans les tribunes, tandis que son adversaire attend sur le tapis avec un regard sévère.

Susaki a terminé le combat en une minute et 24 secondes avec un pin.

Yui SUSAKI (JPN)Yui SUSAKI (JPN) a remporté son premier titre mondial U23. (Photo: UWW / Kadir Caliskan)

Mais il n'en a pas toujours été ainsi. Au début de sa carrière, elle était un peu plus humaine, ressentant la nervosité avant un grand combat ou montrant des émotions après une victoire tendue. Elle a même fait des erreurs sur le tapis. Jusqu'en 2018, Susaki était coupable de se mettre sur la défensive à la fin de la deuxième période ou de se faire contrer sur ses attaques double-leg.

Tout a changé après cette fameuse victoire 2-2 au Klippan Lady Open 2018 sur la quadruple médaillée olympique Mariya STADNIK (AZE). Susaki n'a jamais célébré comme elle l'a fait après avoir remporté ce combat sans importance, mais le plus emblématique de sa carrière.

Susaki, alors âgé de 17 ans, est entré dans ce tournoi en tant que championne du monde. Mais l'incarnation de la lutte des 50 kg était Stadnik, qui n'a pas participé aux Championnats du monde 2017. Susaki devait la battre pour être incontestée.

Stadnik menait 2-1 avec 50 secondes à jouer. Susaki a lancé une attaque en utilisant un front headlock avec seulement 13 secondes restantes au chronomètre. Stadnik a défendu un takedown mais Susaki l'a repoussé pour mener 2-2 sur critères. Elle a gagné et a pénétré un nouveau territoire. Elle était la nouvelle star.

Cette défaite a brisé Stadnik. Elle n'a jamais marqué un seul point sur Susaki lors de leurs futures rencontres.

En dehors de Stadnik, SUN Yanan (CHN) est une autre lutteuse qui a inquiété Susaki. Lors de leur première rencontre aux Championnats d'Asie 2017, Sun l'a assommée avec un headlock avant, puis à la Coupe du monde 2017, elle a failli l'emporter avant que Susaki ne tienne bon pour une victoire 4-2.

Le combat de 2019 à la Coupe du monde était plus serré encore. Susaki l'emporte 3-2, mais c'est la dernière fois qu'elle a permis à l'une de ses adversaires de l'inquiéter. Elle a humilié Sun 11-0 en deux minutes lors de la finale olympique à Tokyo pour remporter l'or, une médaille qui a atterri sur les genoux de Susaki après un drame et l'aide de ses rivales, notamment Sun et Stadnik.

Après avoir battu la championne olympique de Rio 2016, Eri TOSAKA (JPN), Susaki était la favorite pour les Jeux olympiques de Tokyo. Mais Yuki IRIE (JPN) avait d'autres idées.

Depuis le lycée, Susaki n'a perdu que trois fois - les trois défaites contre Irie. L'une de ces défaites a eu lieu lors des éliminatoires des Championnats du monde 2019, qui constituaient la première étape de qualification pour les Jeux olympiques de Tokyo. Les espoirs de Susaki ont été anéantis car tout ce dont Irie avait besoin était de remporter une médaille chez les 50 kg à Nursultan, au Kazakhstan. Étant donné la domination du Japon chez les 50 kg, il était évident qu'Irie en remporterait une.

Mais le destin a voulu qu'Irie subisse une défaite 13-12 contre Sun en quart de finale avant que Stadnik ne batte Sun en demi-finale, éliminant ainsi Irie. C'était la bouée de sauvetage de Susaki. Elle s'est qualifiée pour les Jeux olympiques lors des qualifications olympiques asiatiques à Almaty, au Kazakhstan, et le reste appartient à l'histoire.

Elle a fait ses débuts lors des Championnats du monde U17 en 2014, et depuis lors, Susaki a un record international de 72-0, avec seulement 10 de ces combats qui ont duré les six minutes complètes. Au total, sur un total de 406 minutes [72 combats], Susaki a passé environ 190 minutes sur le tapis, soit moins de la moitié du temps complet.

Son premier combat de six minutes a eu lieu lors du prestigieux Grand Prix Ivan Yarigiun en 2017, qui a constitué ses débuts internationaux senior. L'ancienne championne européenne Valeria CHEPSARAKOVA (RWF) a réussi à la tenir à distance mais n'a pas pu l'empêcher de s'imposer 6-0.

Susaki, alors âgée de 16 ans, avait déjà remporté trois médailles d'or mondiales U17 et n'avait toujours pas concédé de point en 17 combats. Elle allait étendre ce record à 21 combats avant qu'Anna LUKASIAK (POL) ne marque quatre points sur elle lors du Klippan Lady Open en 2017.

Mais dans ses 72 combats, Susaki a marqué 663 points [dont 10 tombés] et n'a concédé que 27 points. La dernière fois que cela s'est produit, c'était à la Coupe du monde de Narita, au Japon, lorsque Sun a réussi un takedown qui a mis fin à une série de 125-0 pour Susaki.

Depuis vendredi, Susaki est sur une série de 158-0 et a la possibilité de la prolonger l'année prochaine.

Alors que pour la plupart des lutteurs la saison est pratiquement terminée, pour la plupart des lutteurs japonais, le mois de décembre apporte la Coupe de l'Empereur. Le tournoi de cette année servira de première qualification pour les championnats du monde de 2023 qui offrent des quotas pour les Jeux olympiques de Paris de 2024.

L'histoire de Susaki et de ses difficultés à se qualifier pour les Jeux olympiques de Tokyo est bien documentée, et elle ne veut pas répéter la même chose pour Paris.

“Pour moi, les Jeux olympiques de Paris sont un tournoi spécial", a-t-elle déclaré. "Je veux voir à quoi ressemble le paysage quand on gagne une deuxième médaille d'or olympique. Je veux savoir quelle est la vue spectaculaire. Je suis impatiente de voir cela. Et lorsque je suis devenue championne du monde senior pour la première fois, c'était à Paris. Je sens que j'ai un destin avec les Jeux olympiques de Paris."

Tatiana RENTERIA (COL)Tatiana RENTERIA (COL) est devenue la toute première championne du monde U23 de Colombie. (Photo: UWW / Kostadin Andonov)

La Colombie remporte sa première médaille d'or chez les moins de 23 ans

L'histoire s'est poursuivie à Pontevedra, où Tatiana RENTERIA (COL) est devenue la toute première championne du monde U23 de Colombie après avoir battu Dymond GUILFORD (USA), 2-1, en finale des 76 kg.

Renteria, médaillée d'argent, avait perdu la finale l'année dernière contre Aiperi MEDET KYZY (KGZ) mais a remporté l'or cette année avec une victoire qui a enthousiasmé la foule locale.

Dans la première période, elle a été appelée passive et Guilford menait 1-0 à la pause. Guilford s'est lancée dans la deuxième période et a fait tomber Tenteria pour un takedown. Cependant, la Colombienne a réussi à ne pas toucher ses genoux pour éviter de donner des points.

Et lorsque Guilford exerçait plus de pression, Renteria a sauté et a forcé Guilford sur son dos, lui donnant deux points et une avance de 2-1 qu'elle a maintenue jusqu'à la fin.

“L'année dernière, j'ai remporté l'argent, alors je devais faire un pas en avant et ramener l'or à la maison", a déclaré Renteria. "C'était une finale difficile.”

En 68kg, Nesrin BAS (TUR) a battu Naruha MATSUYUKI (JPN), 8-0, en finale pour remporter le troisième titre mondial U23 de la Turquie en lutte féminine.

Alors que Matsuyuki a commencé sur une bonne note, c'est Bas qui a contrôlé le combat la plupart du temps et qui a finalement brisé Matsuyuki avec son rythme élevé.

Outre Susaki, le Japon a remporté deux autres médailles d'or : la championne du monde U20 Moe KIYOOKA (JPN) a battu Mihaela SAMOIL (MDA), 13-0, en finale des 55 kg, tandis que Himeka TOKUHARA (JPN), qui participait à ses premiers Championnats du monde, a tenu tête à Magdalena GLODEK (POL), 3-2, pour remporter l'or chez les 59 kg.

Nonoka OZAKI (JPN)Nonoka OZAKI (JPN) a battu la championne en titre Ana GODINEZ (CAN) dans la demi-finale des 62kg. (Photo: UWW / Kadir Caliskan)

Le Japon a déjà remporté le titre par équipe, mais les championnes du monde senior Nonoka OZAKI (JPN) et Miwa MORIKAWA (JPN) lutteront pour l'or dans les catégories 62 kg et 68 kg respectivement.

L'ancienne championne du monde senior et U23 Haruna OKUNO (JPN) sera à la recherche de son troisième titre mondial U23 vendredi. Elle a atteint la finale des 53 kg contre la championne en titre Lucia YEPEZ (ECU).

En 57 kg, Sae NANJO (JPN) cherchera à ajouter à son précédent titre mondial U23 en affrontant Patrycja GIL (POL) dans le combat pour la médaille d'or..

La seule finale de vendredi qui ne comporte pas de Japonaise est celle des 72 kg, où la championne du monde senior Amit ELOR (USA) a atteint le combat pour la médaille d'or contre la championne d'Europe U23 Wiktoria CHOLUJ (POL).

Si elle gagne vendredi, Elor rejoindra le club sélect des lutteuses ayant remporté des titres mondiaux aux niveaux U17, U20, U23 et senior.

Ozaki rejoindra également le club en remportant l'or dans la catégorie des 62 kg tandis que Okuno a été la première lutteuse à remporter des titres mondiaux à quatre niveaux différents.

La lutte libre débutera dans cinq catégories de poids - 57kg, 65kg, 70kg, 79kg et 97kg.

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RESULTATS

50kg
OR : Yui SUSAKI (JPN) df. ANKUSH (IND), via tombé

BRONZE : Nada MOHAMED (EGY) df. Lisa ERSEL (GER), 4-2
BRONZE : Sarra HAMDI (TUN) df. Emanuela LIUZZI (ITA), 8-5

55kg
OR : Moe KIYOOKA (JPN) df. Mihaela SAMOIL (MDA), 13-0

BRONZE : Alisha HOWK (USA) df. Ahinsa FERNANDO (SRI), 13-5
BRONZE : Elvira KAMALOGLU (TUR) df. Virginie KAZE (CAN), 8-4

59kg
OR : Himeka TOKUHARA (JPN) df. Magdalena GLODEK (POL), 3-2

BRONZE : Solomiia VYNNYK (UKR) df. Lexie BASHAM (USA), 10-0
BRONZE : Mansi AHLAWAT (IND) df. Ramina MAMEDOVA (LAT), sur blessure

68kg
OR : Nesrin BAS (TUR) df. Naruha MATSUYUKI (JPN), 8-0

BRONZE: Irina RINGACI (MDA) df. Sienna RAMIREZ (USA), via tombé
BRONZE: Manola SKOBELSKA (UKR) df Noemi SZABADOS (HUN), 6-2

76kg
OR : Tatiana RENTERIA (COL) df. Dymond GUILFORD (USA), 2-1

BRONZE : Anastasiya ALPYEYEVA (UKR) df. Mehtap GULTEKIN (TUR), via tombé
BRONZE : Yasuha MATSUYUKI (JPN) df. Inkara ZHANATAYEVA (KAZ), 7-0

Demi-finales

53kg
OR : Haruna OKUNO (JPN) vs. Lucia YEPEZ (ECU)

DF 1 : Haruna OKUNO (JPN) df. Felicity TAYLOR (USA), 9-1
DF 2 : Lucia YEPEZ (ECU) df. Zeynep YETGIL (TUR), 10-0

57kg
OR : Sae NANJO (JPN) vs. Patrycja GIL (POL)

DF 1 : Sae NANJO (JPN) df. Siwar BOUSETA (TUN), via tombé
DF 2 : Patrycja GIL (POL) df. Laura ALMAGANBETOVA (KAZ), via tombé

62kg
OR : Nonoka OZAKI (JPN) vs. Iryna BONDAR (UKR)

DF 1 : Nonoka OZAKI (JPN) df. Ana GODINEZ (CAN), 10-0
DF 2 : Iryna BONDAR (UKR) df. Astrid MONTERO (VEN), 10-0

65kg
OR : Miwa MORIKAWA (JPN) vs. Nigar MIRZAZADA (AZE)

DF 1 : Miwa MORIKAWA (JPN) df. Kateryna ZELENYKH (UKR), 6-2 
DF 2 : Nigar MIRZAZADA (AZE) df. Elena ESPOSITO (ITA), 3-2

72kg
OR : Amit ELOR (USA) vs. Wiktoria CHOLUJ (POL)

DF 1 : Amit ELOR (USA) df. Maria NITU (ROU), via tombé 
DF 2 : Wiktoria CHOLUJ (POL) df. Sumire NIIKURA (JPN), 3-1