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A Varsovie, Akgul vainc Geno et Salkazanov provoque la stupeur en 74kg

By Eric Olanowski

VARSOVIE, Pologne (le 20 avril 2021) – Dans un combat de titans, Taha AKGUL (TUR) a vengé sa défaite de la finale des mondiaux 2019 face à Geno PETRIASHVILI (GEO), conservant ainsi l'espoir d'un huitième titre continental.

Les deux superstars qui ont remporté toutes les médailles d'or continentales depuis le championnat d'Europe 2012 se sont affrontées tôt mardi matin en ouverture à la salle Widowiskowo-Sportowa COS Torwar de Varsovie.

“Mon dernier combat avant mon opération était contre Geno, mon premier combat après contre Geno encore,” a déclaré le champion olympique de Rio après une pause de 15 mois suite à une opération chirurgicale à l'épaule en janvier 2020. Il y a plus d'une année que je n'ai pas lutté, mais je me sentais bien. Je crois que c'est une bonne chose d'avancer vers les Jeux Olympiques et je continuerai à m'entraîner et, espérons-le, m'améliorer avant Tokyo.”

Akgul a offert une performance quasi parfaite, gardant le contrôle sur le combat de l'ouverture à la cloche. Il inscrit trois amenés au sol contre le triple champion du monde et tenant du titre ; deux des amenés ont été lancés de positions en dessous en réponse à des attaques de Petriashvili. Akgul remporte le combat sur un score de 6-1.

“Pour moi, je ne donne pas tellement d'importance à savoir quand Geno et moi nous affrontons. Je savais que nous nous rencontrerions de toute façon pendant la compétition, et ça ne changeait pas grand-chose de savoir si ce serait pendant les tours de qualification, les demi-finales ou en finale.”

Akgul a continué sur sa lancée pendant la journée, vainquant Kamil Tomasz KOSCIOLEK (POL) et Dzianis KHRAMIANKOU (BLR) en route pour la finale des 125kg, où l'attend le Russe Sergei KOZYREV (RUS).

De son côté, l'outsider Tajmuraz SALKAZANOV (SVK) a inscrit trois stupéfiantes victoires ce mardi et passe en finale des 74kg. L'ancien lutteur russe devenu slovaque a vaincu un double champion du monde, un champion du monde des U23 et un médaillé mondial d'argent.

Après s'être débarrassé du Suisse Marc DIETSCHE, Salkazanov a projeté le triple champion du monde Frank CHAMIZO (ITA) sur son dos à moins de 10 secondes de la cloche pour une victoire 6-2, ce qui lui a ouvert la porte des quarts de finale contre le médaillé mondial d'argent 2018 Avtandil KENTCHADZE (GEO).

Salkazanov était mené par Kentchadze 5-0, mais aligna six points sans riposte en seconde période, prenant le dessus sur l'olympien. En demi-finale ensuite, il remonta à nouveau un retard de cinq points et passa en finale grâce à une surprenante victoire sur le favori du tournoi et champion de la Coupe du Monde Individuelle 2020 Razambek ZHAMALOV (RUS).

Salkazanov affrontera Miroslav Stefanov KIROV (BUL) ce mercredi pour l'or des 74kg.

En ce qui concerne les finales du jour, Zagir SHAKHIEV (61kg), Israil KASUMOV (70kg) et Alikhan ZHABRAILOV (97kg) ont fini chacun au sommet du podium pour la Fédération russe, tandis que Nachyn MONGUSH (57kg) termine second.

Shakhiev a brisé les espoirs de titre du briscard polonais âgé de 30 ans Krzysztof BIENKOWSKI. Après que le Russe à la main lourde a concédé un amené au sol sur un ramassement de jambe simple, celui-ci a ensuite aligné 13 points sans riposte, par deux amenés au sol et quatre croisillons, décrochant le titre des 61kg par 13-2.

Le second Russe à hisser le drapeau de son pays fut Israil Kasumov. Champion de Russie en titre, il avait un mince désavantage d'un point après la première période mais frappa tôt à la reprise, par une sortie de tapis et un amené au sol. Même mené de deux points, Kasumov ne fut jamais menacé offensivement par Turan BAYRAMOV (AZE). Douzième au championnat d'Europe l'année dernière, il adopta une position défensive lors des deux dernière minutes jusqu'à sa victoire 3-1.

Alikhan ZHABRAILOV (RUS) s'est emparé de la troisième médaille d'or russe de la nuit par une victoire 6-4, mettant un frein à l'ambition de Suleyman KARADENIZ (TUR) de remporter un second titre européen  consécutif.

En première période, Zhabrailov a lancé une attaque basse sur les chevilles de Karadeniz. Le duo est sorti des limites et le Russe pouvait croire qu'il tenait l'amené au sol - c'était sans compter sur l'avis contraire des arbitres. Le challenge lancé par l'équipe de Zharailov fut vainc, et il débuta la seconde période sur 2-1.

A l'approche de la fin, Zhabrailov para une attaque et transitionna en ceinture en pont, augmentant son avance à 6-2 et concédant un amené un sol. Il s'accrocha ensuite jusqu'à la cloche, remportant l'or des 97kg par 6-4.

Les ultimes médailles d'or de la soirée sont revenues à Suleyman ATLI (TUR) et Akhsarbek GULAEV (SVK).

En 57kg, Atli lutta jusqu'à l'épuisement et obtint son second titre européen en trois ans par une victoire 6-5 sur le Russe Nachyn Mongush.

“Cette médaille d'or me prouve que je suis sur la bonne voie,” a commenté Atli. “Pour moi, c'est l'une des étapes principales avant les JO. Maintenant, j'ai une autre médaille d'or à gagner et je vais m'entraîner encore plus.”

S'il s'agit d'un meilleur résultat que l'argent l'année passée, l'objectif est, pour Atli, de rester au sommet. “Ce n'est pas important de devenir un champion, encore faut-il le rester.” Il aura l'opportunité de relever ce défi lors des trois compétitions auxquelles il a prévu de s'inscrire avant Tokyo. “Je veux faire le plus de tournois possibles avant les JO. J'espère participer à l'ESC de Pologne, au Ivan Yariguin et au Yasar Dogu.”

Akhsarbek GULAEV (SVK) s'est défait de Saifedine ALEKMA (FRA) par 2-1 en finale des 79kg ; il est devenu ainsi le deuxième Slovaque de l'histoire champion d'Europe de lutte libre (Photo : Kadir Caliskan)

L'ultime couronne est revenue au Slovaque Akhsarbek Gulaev, qui cloua au sol Saifedine ALEKMA (FRA) sur son dos en fin de première période. Le Français était bloqué mais la cloche a sonné alors que le Slovaque menait par 2-1. Aucun point ne fut inscrit en seconde période ; Gulaev tint bon jusqu'au coup de sifflet final, améliorant sur sa neuvième place de l'année dernière et devenant le deuxième slovaque de l'histoire à ceindre la couronne de champion d'Europe de lutte libre.

Les combats reprendront à 11h30 heure locale, pour la lutte féminine cette fois. Les rencontres pour les médailles de lutte libre sont prévus à 18h.

DEMI-FINALES

61kg
OR - Andrii DZHELEP (UKR) vs. Abasgadzhi MAGOMEDOV (RUS)
DEMI-FINALE - Abasgadzhi MAGOMEDOV (RUS) df. Eduard GRIGOREV (POL), 4-2
DEMI-FINALE - Andrii DZHELEP (UKR) df. Beka LOMTADZE (GEO), 5-3

74kg
OR - Tajmuraz SALKAZANOV (SVK) vs. Miroslav Stefanov KIROV (BUL)
DEMI-FINALE - Tajmuraz SALKAZANOV (SVK) df. Razambek ZHAMALOV (RUS, 6-5
DEMI-FINALE - Miroslav Stefanov KIROV (BUL) df. Valentin BORZIN (MDA), 5-0

86kg
OR - Artur NAIFONOV (RUS) vs. Sandro AMINASHVILI (GEO) 
DEMI-FINALE - Artur NAIFONOV (RUS) df. Boris MAKOEV (SVK), 9-0
DEMI-FINALE - Sandro AMINASHVILI (GEO)  df. Ali SHABANAU (BLR), 3-2

92kg
OR - Magomed KURBANOV (RUS) vs. Samuel SCHERRER (SUI)
DEMI-FINALE - Magomed KURBANOV (RUS) df. Osman NURMAGOMEDOV (AZE), 6-2
DEMI-FINALE - Samuel SCHERRER (SUI) df. Hajy RAJABAU (BLR), 5-4

125kg
OR - Taha AKGUL (TUR) vs. Sergei KOZYREV (RUS)
DEMI-FINALE  - Taha AKGUL (TUR) df. Dzianis KHRAMIANKOU (BLR), 4-0
DEMI-FINALE  - Sergei KOZYREV (RUS) df . Daniel LIGETI (HUN), 10-0

FINALES

57kg
OR - Suleyman ATLI (TUR) vdf Nachyn MONGUSH (RUS), 6-5
BRONZE - Afgan KHASHALOV (AZE) df. Aryan TSIUTRYN (BLR), 2-2
BRONZE - Kamil KERYMOV (UKR) df. Mikyay Salim NAIM (BUL), 9-4

65kg
OR - Zagir SHAKHIEV (RUS) df. Krzysztof BIENKOWSKI (POL), 13-2
BRONZE – Maxim SACULTAN (MDA) df. Andrei BEKRENEU (BLR), 5 - 2
BRONZE - Ali RAHIMZADE (AZE) df. Andrii SVYRYD (UKR), 3-2

70kg
GOLD - Israil KASUMOV (RUS) df. Turan BAYRAMOV (AZE), 3-1
BRONZE - Arman ANDREASYAN (ARM) df. Mihail SAVA (MDA), 4-3
BRONZE - Ihor NYKYFORUK (UKR) df. Nicolae COJOCARU (GBR), par forfait sur blessure

79kg
OR - Akhsarbek GULAEV (SVK) vs. Saifedine ALEKMA (FRA), 2-1
BRONZE - Alans AMIROVS (LAT) vs. Rashad YUSIFLI (AZE), 4-3
BRONZE - Nika KENTCHADZE (GEO) df. Arman AVAGYAN (ARM), 10-0

97kg
OR - Alikhan ZHABRAILOV (RUS) df. Suleyman KARADENIZ (TUR), 6-4
BRONZE - Elizbar ODIKADZE (GEO) df. Shamil ZUBAIROV (AZE), par tombé

BRONZE - Radoslaw BARAN (POL) df. Murazi MCHEDLIDZE (UKR), 8-1

Japon

Avec le retour des lycéens sur les tapis, le Japon organise son premier tournoi national depuis février

By Ken Marantz

NIIGATA, Japon -- Seuls perçaient, stridents, les coups de sifflet des arbitres, soufflés derrière des visières de protections en plastique. A part les cris des entraîneurs aux quatres coins de la salle, les seuls encouragements audibles montaient, étouffés par les indispensables masques, des stands des coéquipiers des lutteurs.

Le Japon s'est encore rapproché d'un pas vers la normalité en cette époque de pandémie en tenant, de façon prudente et optimiste, son premier tournoi national depuis février dernier, la Coupe Kazama ou championnat national des collèges sur invitation, du 9 au 11 octobre.

Les protocoles de prévention sanitaire étaient fermement maintenus pour l'arrivée des plus de 300 collégiens de seconde et troisième années dans la ville portuaire de Niigata pour un tournoi initialement programmé au mois de mars -- et pour un temps simplement annulé.

Mais il y a moins d'un mois, les restrictions sur le sport et les événements de grande ampleur ont commencé à être levées, et la fédération de lutte située dans la préfecture de Niigata a relevé le défi d'accueillir ce qui se rapproche d'un modèle pour les tournois dans le futur proche.

A referee wearing a face shield keeps an eye on the action. (Japan Wrestling Federation photo)Un arbitre masqué observe l'action (Photo : Fédération japonaise de lutte).

"J'ai l'impression que l'attente est finalement terminée,' dit Yoshihiko HARA, vice-président du comité organisateur du tournoi, pouvant enfin contempler l'événement en cours sous ses yeux et comprenant des compétitions par équipes séparées et des combats individuels.

"Nous avons besoin d'un mois pour nous préparer, mais le tournoi a été repoussé d'une semaine encore et nous avons dû attendre la décision jusqu'à ce qu'il ne reste plus que trois semaines. La préfecture de Niigata a grandement allégé les restrictions et nous avons pu accueillir la compétition."

La Coupe Kazama est l'un des trois tournois de la 'triple couronne' des garçons, avec l'Intercollège et les Jeux Nationaux (Kokutai). Ces deux derniers annulés pour de bon, les officiels de la lutte nationale souhaitaient donner aux seniors sortants un objectif final.

"Pour les élèves de troisième, c'est le dernier tournoi," déclare le Vice-Président de la Fédération japonaise de lutte Hideaki TOMIYAMA. "Avec l'annulation de l'Intercollège et des Kokutai, ils n'avaient plus rien. C'est bien qu'ils en aient un."

Tomiyama a repoussé la suggestion que la Fédération n'aille un peu trop vite en besogne en mettant la pression pour organiser la compétition.

Everyone entering the facility had their temperature automatically taken. (Japan Wrestling Federation photo)Chaque personne pénétrant sur les lieux voyait sa température prise (Photo : Fédération japonaise de lutte).

"Voyant ce qui se passait dans les autres sports, les sports professionnels ont graduellement permis le retour des spectateurs," dit-il, se référant aux principaux sports professionnels japonais, le sumo, le basket et le football. "Il faut tout d'abord avancer. Tant que vous vous préparez minutieusement en prenant des contre-mesures fermes, cela peut-être fait."

Un précédent avait été établi le mois dernier, en quelque sorte, par l'accueil par la préfecture de Niigata du championnat national universitaire d'athlétisme.

"Avant cela, il y a eu une rencontre nationale universitaire d'athlétisme où les restrictions étaient très sévères," dit Hara, natif de Niigata, ancien quintuple champion du Japon de lutte libre et deux fois athlète olympique. "Les athlètes et les entraîneurs n'avaient pas le droit de quitter leur hôtel et devaient prendre un engagement écrit. 1'300 athlètes étaient présents."

Dissiper les craintes locales
Tandis que la ville de Niigata, située sur la côte de la Mer du Japon à environ 250 km au nord-ouest de Tokyo, a une population de 810,000 habitants, la préfecture éponyme dans laquelle elle se trouve demeure un mélange de régions rurales et montagneuses.

La préfecture a échappé au gros de l'épidémie -- il y a eu moins de 200 cas enregistrés et aucun décès à déplorer. C'est l'opposé de ce qui s'est passé à Tokyo, qui a continuellement enregistré de 100 à 200 cas par jour et recense environ le quart des 1,670 décès relevés au Japon. Les habitants locaux sont donc constamment inquiets que des personnes de l'extérieur puissent transmettre la maladie.

"Nous sommes loin de Tokyo et il y a eu beaucoup de plaintes au sujet de la tenue du tournoi," dit Hara. '''Pourquoi organiser un événement national ? Pourquoi les gens de Tokyo viennent-ils ici?' Il y a toujours une 'allergie' aux événements sportifs."

A wrestler bows to his opponent's corner after his match instead of shaking hands. (Japan Wrestling Federation photo)Un lutteur s'incline face au carré de ses adversaires après son combat au lieu qu'ils se serrent la main (Photo : Fédération japonaise de lutte).

Au contraire des autres sports individuels tels que l'athlétisme, le tennis ou le golf, la lutte et les autres sports de contact se trouvent dans une situation bien plus compliquée losqu'il s'agit de contrecarrer le développement d'une infection. Ceci était vrai avant l'arrivée du coronavirus et l'est plus encore aujourd'hui.

Dans ces conditions, d'autres sports de contact, ainsi que les médias, étaient très intéressés par la manière dont la lutte gérerait la Coupe Kazama. Hara a pu constater que trois officiels nationaux de la boxe étaient venus en observateurs.

"C'est le premier tournoi national d'un sport de contact," dit-il. "Le rugby est annulé. Le judo aussi. Nous organisons le premier événement collégien à une échelle nationale, alors ça fait les gros titres. Les demandes d'interviews ne sont pas adressées à nous qui sommes impliqués dans la lutte, mais au médecin du site et aux volontaires prenant la température à l'entrée. Malgré tout, nous sommes contents."

Les règles étaient strictes et exclusives. Seuls les lutteurs, les entraîneurs et les officiels du tournoi avaient le droit d'être présents sur le site, le Centre général des sports Higashi, ce qui signifiait pas de membres de la famille, d'amis ou d'autres spectateurs. Comme la préparation des équipes était limitée, il avait été recommandé aux lutteurs de ne pas perdre de poids de façon excessive et une tolérance de 2 kilos adoptée.

Toute personne pénétrant dans l'arène devait soumettre un formulaire relevant sa température quotidienne des 14 derniers jours. Au pupitre de réception, des caméras infrarouges étaient installées pour prendre à nouveau la température des entrants. A l'intérieur tous, sauf les lutteurs en combat sur les quatre tapis, devaient porter un masque à tout moment.

L'accès à la salle d'échauffement était limité pour éviter tout attroupement. "Le plus gros problème fut de faire maintenir les distances sociales aux personnes présentes là-bas," dit Hara. Les arbitres sur les tapis portaient des protections faciales et, après chaque combat, les lutteurs s'inclinaient face à l'entraîneur de l'adversaire au lieu de la poignée de mains habituelle.

"Il faut prudemment gérer la zone de réception," commente Tomiyama. "Si vous faites cela, il n'y a pas vraiment de problème. Sans spectateur, nous pouvons vérifier toute personne qui vient ici."

Tuvaadorj BUKHCHULUUN (NSSU Kashiwa) battles Kyo KITAWAKI (Nirasaki Technical) in the 92kg final. (Japan Wrestling Federation photo)Tuvaadorj BUKHCHULUUN (NSSU Kashiwa) aux prises avec Kyo KITAWAKI (Nirasaki Technical) en final des 92kg (Photo : Fédération japonaise de lutte).

L'empreinte finale de la Mongolie
Le tournoi prévoyait 48 entrées dans la compétition par équipe et dans chacune des huit catégories de poids individuelles, sélectionnées des neuf régions japonaises et de Niigata. Le nombre d'allocations par région allait de huit pour Kanto (qui comprend Tokyo) et Kyushu à une pour Hokkaido. Le tirage réalisé en mars fut utilisé comme tel, il y eu donc de cinq à 10 absents par division.

Les festivités furent lancées par la compétition par équipe, tenue le premier jour et la matinée du second, dans un style de duels en knockout entre des groupes de sept lutteurs.

Le collège de la préfecture de Chiba, de l'Université japonaise des sciences sportives Kashiwa, a décroché son quatrième titre d'affilée en vainquant Saitama Sakae par 5-2 en finale. NSSU Kashiwa a atteint la finale en se défaisant d'une autre école de la préfecture de Saitama, Hanasaki Tokuharu, par 4-3 en demi-finale.

Le Mongolien Tuvaadorj BUKHCHULUUN a offert la victoire décisive en demi-finale des 125kg sur Hanasaki Tokuharu, pour devenir le seul des trois lutteurs de NSSU Kashiwa à remporter une couronne individuelle en finale, l'or des 92kg.

Bukhchuluun a aligné 4 victoires par supériorité technique sans concéder un seul point, avant d'écraser Kyo KITAWAKI, de l'Ecole Technique Nirasaki, préfecture de Yamanashi, par 6-0 en finale.

Pour Bukhchuluun, cette victoire ne marque pas seulement la fin de sa carrière de collégien, mais de sa carrière d'athlète de lutte libre aussi. Il déclare qu'il rejoindra l'équipe sumo de l'Université japonaise des sciences sportives l'année prochaine, son premier pas vers une carrière dans cette discipline, dominé ces dernières années par la Mongolie.

Bukhchuluun, qui parle un japonais de conversation, dit que ce changement est la réalisation d'une promesse faite à son père avant son décès en 2018. "Je voulais lutter à l'université, mais il voulais que je rejoigne les sumos," dit-il.

Bukhchuluun n'a débuté la lutte qu'en 2016, remportant le championnat junior des lycéens de Mongolie l'année suivante. Ceci attira l'attention de l'ancien yokozuna (grand champion) sumo Asashoryu, qui aida le jeune homme à entrer la NSSU Kashiwa comme étudiant étranger.

L'année dernière, Bukhchuluun a remporté le titre des 92kg de l'Intercollège et des Kokutai, vainquant les deux fois Atsushi Miura du Collège Amino, préfecture de Kyoto, en finale. C'était une revanche sur la défaite encaissée face à Miura en finale de la Kazama. Cette année, tous deux ont terminé victorieux, car Miura est passé en 125kg et a obtenu l'or pour son second titre.

Une différence de taille pour Bukhchuluun, qui se prépare à une carrière dans le sumo, est qu'il ne s'agira plus seulement d'atteindre un certain poids (bien qu'avec un poids naturel de 83kg, ce n'était pas vraiment un sujet inquiétude). Il lui faudra maintenant s'épaissir dans un sport où 100kg sont considérés comme un poids léger. "Je dois grossir pour gagner," dit-il.

Kaisei TANABE (NSSU Kashiwa), the son of an Olympic medalist, had to settle for the silver after a loss in the 55kg final to Kento YUMIYA (Inabe Sogo Gakuen).  (Japan Wrestling Federation photo)Kaisei TANABE (NSSU Kashiwa), fils d'un médaillé olympique, a dû se contenter de l'argent, vaincu en finale des 55kg par Kento YUMIYA (Inabe Sogo Gakuen) (Photo : Fédération japonaise de lutte).

Des liens familiaux peu concluants
Les autres finales offraient une poignée de noms que les fans de luttent peuvent reconnaître, même si leurs propriétaires ont finalement obtenu des résultats mitigés.

Kaisei TANABE, de la NSSU Kashiwa, fils du médaillé olympique de bronze des JO d'Athènes de 2004 Chikara TANABE, a dû se contenter d'une médaille d'argent pour la deuxième année d'affilée, vaincu 4-2 en finale des 55kg par Kento YUMIYA du Inabe Sogo Gakuen de la préfecture de Mia.

Yumiya, champion des Kokutai, marche dans les pas de son grand frère Hayato, champion des 55kg en 2019, où il avait obtenu une sortie de tapis à 25 secondes de la fin alors que Tanabe menait 2-2 sur critères.

"La dernière partie de mes combats est mon point le plus faible," dit Tanabe. "Je dois y remédier pour le prochain tournoi."

Pour Tanabe, vaincu en finale des 51kg l'année dernière, ce combat était son onzième en trois jours, rencontres par équipe et combats individuels combinés.

"C'était dur, mais en venant au tournoi je voulais gagner les titres par équipe et le titre individuel aussi. Jusqu'à la demi-finale, j'étais bien," dit-il, ajoutant qu'il se sentait adéquatement préparé.

L'année prochaine, Tanabe rejoindra sa soeur aînée Yumeka TANABE, la championne du monde 2019 des U23 en 59kg, à l'Université japonaise des sciences sportives, où leur père est entraîneur. Son père aurait normalement été à ses côtés à Niigata si les restrictions ne l'en avait pas empêché.

"Il me donnait des conseils par téléphone," dit Kaisei. "C'était suffisant."

En finale des 51kg, Taiga ONISHI, de l'Ecole Technique de la préfecture de Saga, a décroché une victoire par supériorité technique 11-1 sur Akito MUKAIDA du Hanasaki Tokuharu, le plus jeune frère de la double championne du monde de lutte féminine Mayu MUKAIDA.

C'est le second titre majeur d'Onishi, vainqueur l'année passée du titre de lutte gréco-romaine des 55kg aux Kokutai.

The eight gold medalists gather for a group photo.  (Japan Wrestling Federation photo)Les huit médaillés d'or réunis pour une photo de groupe (Photo : Fédération japonaise de lutte)​​​​​​​

Entre-temps, Iori KOSHIBA, de l'Ecole Technique Tosu, fils du médaillé d'argent des Jeux d'Asie de 1998 Kenji KOSHIBA, a décroché son premier titre majeur grâce à une victoire par supériorité technique 10-0 sur Taishin YAMAJI de la Wakayama Kita en finale des 71kg.

Les lutteurs de Saitama Sakae ont ramené à la maison deux des trois autres médailles d'or en jeu, avec Kenji OGINO remportant les 60kg et Fumiya IGARASHI les 80kg. Ryosuke KERA, de la Hanasaki Tokuharu, a triomphé en 65kg.

Pour une photo d'époque, les huit meilleurs lutteurs de chaque catégorie de poids ont reçu leurs prix (médaille pour les quatre meilleurs, certificats pour les cinquièmes places) en portant leurs masques, qu'ils ont conservés pour la photo officielle. Les huit champions les ont ensuite enlevés pour une photo de groupe.

Bien que le tournoi a semblé s'être déroulé sans anicroche majeur, les officiels ont bien conscience qu'ils ne sont pas encore sortis d'affaire étant donné le temps qu'il faut pour que les potentiels symptômes d'infection soient détectés.

"Je ne crois pas que je vais pouvoir dormir les deux semaines suivant la fin du tournoi," a déclaré un officiel sur le site de la fédération avant la compétition. "Je serai inquiet que quelqu'un soit testé positif."