L'Hebdo !

L'Hebdo du 19 mars !

By Eric Olanowski

En revue, la Coupe du Monde Féminine, un triplé de Snyder et le retour de Mijain LOPEZ (CUB).

1. Quadruplé du Japon lors de la Coupe du Monde Féminine

Pour la quatrième année de suite et la dixième fois en tout, les Japonaises se sont emparées du titre de la Coupe du Monde Féminine, domptant le Canada, la Suède, les Etats-Unis et, dans le combat pour la médaille d’or, la Chine, vaincue 6-4.

Grâce aux victoires par ceinture arrière de SHARKHUU Tumentsetseg (MGL), ERKHEMBAYAR Davaachimeg (MGL) et BAATARJAV Shoovdor (MGL), la Mongolie a vaincu les Etats-Unis dans le combat pour la médaille de bronze, par 6-4 et pour la troisième année de suite.

Dans le combat pour la cinquième place, le Canada a pris l’avantage sur la Biélorussie par 24-21 aux points de classement après égalité de victoires en série éliminatoire.

Le combat pour la septième place a été également départi sur critères, la Roumanie l’emportant 24-22 aux points de classement.

2. Snyder achève sa carrière universitaire sur un troisième titre de la NCAA

Kyle SNYDER (USA), double champion du monde et champion olympique, a décroché son troisième titre de la NCAA en dominant 3-2 le double médaillé mondial de bronze junior Adam COON (USA) devant 19’778 spectateurs au championnat de la NCAA.

Pour leur troisième rencontre de l’année, c’est en usant d’un chassé extérieur que Snyder a pu se saisir de son adversaire pour le projeter à terre juste 13 secondes avant la fin, prenant la tête 3-1 et remportant finalement le match 3-2. 

(Mijain LOPEZ (CUB) remporte sa troisième médaille olympique.

3. Le retour de Mijain Lopez

Mijain LOPEZ (CUB), triple champion olympique, est supposé faire cette semaine son retour lors du Championnat d'Amérique Centrale et des Caraïbes à La Havane, Cuba. Ce sera la première compétition de Lopez depuis qu’il a remporté sa troisième médaille d’or olympique aux Jeux de 2016.

En raison de son âge, l’immense Cubain se doit de limiter le nombre de ses compétitions jusqu’aux Jeux Olympiques de Tokyo en 2020.  Hormis le Championnat d’Amérique Centrale et des Caraïbes de cette semaine, Lopez a autrement prévu de ne participer qu’au Championnat du Monde 2018 de Budapest en Hongrie.

4. Weibe domine Fransson dans la mêlée des médaillés olympiques

Dans l’épreuve de force opposant la médaillée d’or olympique canadienne Erica WIEBE (CAN) et la médaillée d’or olympique suédoise Jenny FRANSSON (SWE), Weibe s’est appuyée sur deux projections au sol en deuxième période pour s’approprier le combat 4-4 sur critères.

Fransson avait débuté la deuxième période en menant 3-0, suite à une projection à terre et un point gagné à la cloche de la première période. Menant l’assaut en deuxième période, Wiebe a enchaîné 4 points d’affilée, décrochant le match par une projection à terre en dernière minute.

(Photo: (Photo : Kawai célèbre sa victoire sur la Chine en finale de la Coupe du Monde de Lutte Féminine, par Max Rose-Fyne) 

5. Les Soeurs Kawai

En décembre, Risako KAWAI (JPN) et Yukako KAWAI (JPN) sont devenues les premières sœurs à remporter des médailles d’or lors d’un même championnat du Japon depuis les sœurs ICHO (JPN) il y a onze ans.

Leur projet pour ce week-end était d’obtenir de meilleurs résultats qu’au championnat du monde de 2017. Risako, médaillée olympique et mondiale, a déclaré avant le tournoi :  "Je suis allée au championnat du monde avec ma sœur, mais ça ne s’est pas bien passé pour elle. Cette fois, nous voulons réussir ensemble."
  
Les deux ont fait la paire, restant invaincues tout au long du week-end, écrasant leurs adversaires 40-5, et remportant deux victoires par supériorité technique et une par tombé.

L'Hebdo sur les réseaux 

1. Belle action lundi !  

2. Sounds of Wrestling // Derrière le rideau au moment de la défaite de la Chine par le Japon en finale de la Coupe du Monde de Lutte Féminine.

3. Belle action au deuxième jour de la Coupe | #takasaki2018

4. Une vidéo du combat de Zahid VALENCIA (USA) contre Mark HALL (USA) circule sur Instagram en Iran et les fans iraniens se demandent, pourquoi Valencia n’a-t-il pas obtenu quatre points pour cette mise à terre ?

5. Erica Wiebe mène l’échauffement de l’équipe avant de monter sur le tapis face à la Biélorussie //

Japon

Shozo Sasahara, Champion Olympique en 1956 et ancien Président de la Fédération Japonaise, est décédé à l'âge de 93 ans

By Ken Marantz

TOKYO (6 Mars) --- Le membre du Hall of Fame Shozo SASAHARA, médaillé d'or aux Jeux Olympiques de Melbourne en 1956, devenu président de la Fédération japonaise de lutte et dirigeant de la FILA, ancien nom d'UWW, est décédé de causes naturelles, a annoncé lundi la Fédération japonaise. Il avait 93 ans.

Sasahara, qui avait subi un accident vasculaire cérébral en 2014, a remporté la médaille d'or dans la catégorie poids plume (62 kg) en style libre aux Jeux de Melbourne, où il a servi de porte-drapeau pour le Japon lors de la cérémonie d'ouverture. Deux ans plus tôt, il avait remporté l'or aux championnats du monde de Tokyo.

Sasahara est devenu célèbre pour son utilisation pionnière des jambes dans ce que l'on appelle aujourd'hui une vigne, mais que la presse anglophone appelait avec révérence à l'époque "Sasahara's Leg Scissors" (les ciseaux de jambes de Sasahara).

Ce seront ses seuls triomphes internationaux, car il a commencé la lutte tardivement, après être entré à l'université de Chuo à Tokyo, après avoir pratiqué le judo. Il a pris sa retraite après les Jeux olympiques de Melbourne et a mené une longue carrière dans le monde des affaires et de la gestion sportive.

"Il a toujours été un leader dans le monde du sport avec des idées et des actions en avance sur son temps", a déclaré Hideaki TOMIYAMA, l'actuel président de la JWF, dans un communiqué. "En tant que lutteur, il était adulé par de nombreuses personnes dans le monde entier en tant que pionnier des techniques. C'est triste non seulement pour la lutte, mais aussi pour le monde du sport. Je tiens à exprimer mes sincères condoléances".

Sasahara était le directeur de l'amélioration des performances de l'équipe nationale lorsque le Japon a remporté cinq médailles d'or aux Jeux Olympiques de Tokyo en 1964 et quatre aux Jeux Olympiques de Mexico en 1968. Il a été président de la JWF de 1989 à 2003 et directeur de la FILA de 1972 à 1993, période durant laquelle il a également été vice-président.

Sasahara a également occupé le poste de vice-président du Comité olympique japonais et s'est vu décerner l'Ordre olympique d'argent par le Comité international olympique en 1995.

Sasahara est né le 28 juillet 1929 à Yamagata, capitale de la préfecture de Yamagata, dans la région froide de Tohoku, au nord du Japon.

Selon un récit qu'il a rédigé lui-même en 2005 pour une série de sites web du Comité olympique japonais intitulée "Japanese Olympian Spirits", il a déclaré qu'il était en sixième année d'école primaire lorsque la Seconde Guerre mondiale a éclaté, ce qui lui a donné envie de faire carrière dans le commerce international, et il s'est donc inscrit à l'école de commerce de Yamagata pour ses années de collège et de lycée.

Son domicile se trouvait dans la partie nord de la ville et l'école était située à quatre kilomètres au sud. Au cours de sa troisième année, il a commencé à travailler dans une usine d'avions, qui se trouvait également à quatre kilomètres de son domicile, de sorte que tous les jours, pendant cinq ans, jusqu'à l'obtention de son diplôme, il avait huit kilomètres de marche aller-retour. Comme il avait besoin d'apprendre l'anglais, il emportait des cartes flash et les étudiait en marchant.

À l'école, le judo, le kendo (escrime japonaise) et l'escrime faisaient partie intégrante du programme, et il y avait également des entraînements militaires, comme le lancer de grenades. Après la fin de la guerre, il se rendait sur une base militaire américaine voisine, où il a pu pratiquer son anglais avec un locuteur natif pour la première fois, et a fini par y trouver un emploi à temps partiel.

À l'école, Sasahara a rejoint le club de judo de la ville. Un ancien coéquipier lui a dit que l'université où il allait n'avait pas de club de judo et qu'il s'était donc tourné vers la lutte. L'ami a dit que Sasahara était parfait pour ce sport et l'a encouragé à l'essayer. Avec l'argent qu'il a économisé grâce à son travail sur la base américaine - et sans en parler à ses parents - il s'est rendu à Tokyo pour passer l'examen d'entrée à Chuo.

Au printemps 1950, il commence sa carrière de lutteur en première année. Sa première impression de la lutte à Chuo n'est pas bonne. Le sang éclabousse le tapis de toile et l'odeur de la sueur s'en dégage. Le tapis est dur et les lutteurs sont parfois mis KO. Ceux qui manquaient l'entraînement étaient retrouvés et battus. Comme il n'avait pas encore appris les techniques et qu'il n'était pas physiquement fort, il pensa plusieurs fois à abandonner.

Mais il n'a pas abandonné et s'est au contraire efforcé de devenir de plus en plus performant. Au cours de sa deuxième année, il a atteint la finale de plusieurs tournois universitaires, ce qui l'a encouragé à mettre toute son énergie dans ce sport. Il se faufile dans les autres grandes universités de l'époque, Waseda et Meiji, pour observer les entraînements et les techniques, et lit des livres écrits par des entraîneurs américains. La lutte devient une obsession 24 heures sur 24.

En 1953, il a remporté son premier titre aux Championnats du Japon, ainsi que le titre national universitaire. Après avoir obtenu son diplôme, il a remporté le titre mondial en mai 1954, en battant le champion olympique d'Helsinki de 1952, Bayram SIT (TUR), puis a défendu avec succès sa couronne aux championnats du Japon.

Sasahara se rendit à Melbourne avec la certitude de remporter la victoire. Le Japon n'avait été réintégré aux Jeux Olympiques que quatre ans plus tôt, à Helsinki, mais la FILA avait été l'une des premières organisations sportives à réadmettre le pays, en 1949.

Les échanges internationaux reprennent en 1951. La lutte japonaise était encore en phase de développement, mais le chef de la fédération, Ichiro HATTA, considérait les échanges comme le meilleur moyen de devenir plus fort.  Shohachi ISHII, qui devint le premier lutteur japonais médaillé d'or aux Jeux olympiques d'Helsinki, fut l'un des lutteurs à partir en tournée aux États-Unis. Son succès et les mouvements rapides qu'il a ramenés d'Amérique ont inspiré Sasahara et les autres. Sasahara se dit : "S'il a pu le faire, nous le pouvons aussi".

L'équipe a également visité les autres puissances de la lutte - Russie, Iran, Turquie, Bulgarie, Roumanie - et Sasahara a tout absorbé, ce qui s'est traduit par une médaille d'or à Melbourne.

Après son triomphe, Sasahara, alors âgé de 27 ans, décide de prendre sa retraite, estimant avoir atteint sa limite. Il a noté que c'était aussi une façon propre de partir : depuis son premier titre All-Japan jusqu'à ce moment-là, il avait gagné exactement 200 matches d'affilée. Il a poursuivi sa carrière dans le commerce international, en passant du temps aux États-Unis et plus tard en important des articles de sport. Il a été le premier à importer des boissons sportives au Japon.

Il s'est également impliqué dans l'organisation du sport. Il attribue l'échec de la lutte japonaise aux Jeux olympiques de Rome en 1960 à un mauvais entraînement et à une mauvaise alimentation, ce qui l'amènera à participer à la création d'une organisation gouvernementale en 1976 pour améliorer l'état de santé général et la condition physique des athlètes.

Lors de l'une de ses dernières apparitions publiques, Sasahara a fait don de sa médaille d'or olympique à son alma mater en octobre 2018.