#WrestleDortmund

La Géorgie décroche le titre par équipe avec deux médailles d'or le dernier jour à #WrestleDortmund

By Vinay Siwach

DORTMUND, Allemagne (le 4 juillet) --- La Géorgie a remporté trois médailles d'or et deux d'argent et se hisse à la première place du Championnat d'Europe Juniors de Dortmund en Allemagne, devant la Russie et la Turquie.

Grâce à deux titres remportés, en 82 et 97kg, la Russie se retrouve en deuxième place de la compétition par équipe, derrière les trois médailles d'or et deux d'argent de la Géorgie. La Turquie, avec une médaille d'or, une d'argent et une de bronze, termine troisième.

Amirkhan TSECHOEV (RUS) s'est attribué la première médaille d'or de la journée par une victoire en 82kg sur Mykyta ALIEKSIEIEV (UKR) en finale, le deuxième titre russe de l'événement après celui obtenu par Pavel REKLIN (RUS) en 55kg samedi.

Tsechoev contrôlait l'action lors de la finale des 82kg, ce qui lui a valu un point pour passivité de son adversaire Alieksieiev. D'une position par terre, il ajoutait deux points pour une projection, puis deux autres pour une autre projection mais l'Ukraine demanda un challenge, qu'elle remporta ; la Russie menait cependant toujours 4-0.

Sous une poussée d'adrénaline, Alieksiesiev s'élança pour ceinturer son adversaire mais Tsechoev convertit cet élan en une projection à quatre points ; en seulement une minute et 49 secondes, le Russe obtenait la médaille d'or par supériorité technique.

Moment historique en 82kg, lorsque Marcel STERKENBURG (NED) devenait le premier médaillé néherlandais d'un championnat d'Europe juniors grâce à une victoire sur Mikhail KHACHATURAU (BLR) par 9-3 dans un combat très tendu pour la médaille de bronze.

Aleksei MILESHIN (RUS)Aleksei MILESHIN (RUS) a remporté le titre des 97kg au Championnat d'Europe Juniors de Dortmund (Photo : UWW / Kadir Caliskan)

Aleksei MILESHIN (RUS) fut le second vainqueur russe de ce dimanche, mettant un terme aux espoirs du lutteur local Anton VIEWEG (GER) par 5-0 en finale des 97kg.

Mileshin, médaillé d'argent au championnat du monde des cadets, obtint tout d'abord un point pour passivité de Vieweg et augmentait sa mise à 3-0 par une projection depuis une position par terre. Il inscrivait ensuite, en deuxième période, un amené au sol et maintint le score à 5-0 jusqu'à la cloche.

La Géorgie couronna donc deux champions d'Europe ce dimanche, Pridon ABULADZE (GEO) en 60kg et Giorgi CHKHIKVADZE (GEO) en 72kg.

En finale des 60kg, Abuladze effectua une remontée spectaculaire pour vaincre Dinislam BAMMATOV (RUS). Bammatov menait 4-0 mais Abuladze inscrivit 5 points consécutifs pour une victoire par 5-4. Un Russe désappointé exprima son mécontentement : même son coach protesta.

Bammatov enlaça le torse de son adversaire pour une ceinture en pont : 4-0. Mais tout changea en seconde période lorsqu'il fut rappelé pour passivité et qu'Abuladze inscrivit une sortie de tapis. La Russie demanda un challenge mais le perdit ; leur avance fut réduite à 4-3.

Après une mise en garde, l'arbitre avertit Bammatov pour usage de force excessive sur le bras d'Abuladze et le juges apportèrent leur confirmation, donnant au Géorgien une avance de 5-4. La cloche sonna sur ce résultat.

Mais la plus grande victoire d'Abuladze survint en demi-finale, où il prit le dessus sur l'ancien champion d'Europe des seniors Edmond NAZARYAN (BUL) par 3-2. Le Bulgare, également champion du monde des cadets, partait pourtant favori pour le titre.

En 72kg, Chkhikvadze a vaincu Attila TOESMAGI (HUN) par 4-1 en finale. Le Géorgien, champion aux Jeux Olympiques de la Jeunesse, menait 1-0 pour passivité du Hongrois, et ajouta deux points sur une projection en position par terre.

Toesmagi, médaillé de bronze des mondiaux cadets, n'arriva pas à reprendre l'avantage après cela. Toesmagi lança un challenge pour faute sur jambe mais le perdit ; le score passa à 4-1 mais demeura en faveur du Géorgien.

L'Azerbaïdjan s'empara d'une médaille d'or dimanche également, grâce à la victoire d'Hasrat JAFAROV (AZE) sur Serhat KIRIK (TUR) en une minute et 39 secondes.

Il suffit d'une passivité de Kirik pour que Jafarov ne saisisse cette opportunité pour combiner une projection et une ceinture en pont et ne prenne la tête par 4-0. Il semblait que Kirik repousserait la prochaine attaque de l'Azerbaïdjanais mais la force de Jafarov était sans égal.

Jafarov inscrivit deux projections supplémentaires et s'assura une victoire par 9-0 dans cette finale des 67kg.

RESULTATS / LUTTE-GRECO-ROMAINE

60kg
OR : Pridon ABULADZE (GEO) df Dinislam BAMMATOV (RUS), 5-4

BRONZE: Nihat MAMMADLI (AZE) df Hleb MAKARANKA (BLR), 4-0
BRONZE: Edmond NAZARYAN (BUL) df Arslanbek SALIMOV (POL), 12-7

67kg
OR : Hasrat JAFAROV (AZE) df Serhat KIRIK (TUR), 9-0

BRONZE: Shant KHACHATRYAN (ARM) df Vilius SAVICKAS (LTU), 10-1
BRONZE: Luka OCHIGAVA (GEO) df Adam POHILEC (HUN), 10-0

72kg
OR : Giorgi CHKHIKVADZE (GEO) df Attila TOESMAGI (HUN), 4-1

BRONZE: Khasay HASANLI (AZE) df Luka MALOBABIC (CRO), par tombé
BRONZE: Samuel BELLSCHEIDT (GER) df Omer DOGAN (TUR), 8-3

82kg
OR : Amirkhan TSECHOEV (RUS) df Mykyta ALIEKSIEIEV (UKR), 8-0

BRONZE: Marcel STERKENBURG (NED) df Mikhail KHACHATURAU (BLR), 9-3
BRONZE: Samet YALDIRAN (TUR) df Kevin GREMM (GER), 8-3

97kg
OR : Aleksei MILESHIN (RUS) df Anton VIEWEG (GER), 5-0

BRONZE: Marcus WORREN (NOR) df Lasha TVILDIANI (GEO), par tombé
BRONZE: Pavel HLINCHUK (BLR) df Antti HAANPAEAE (FIN), par tombé

Japon

Shozo Sasahara, Champion Olympique en 1956 et ancien Président de la Fédération Japonaise, est décédé à l'âge de 93 ans

By Ken Marantz

TOKYO (6 Mars) --- Le membre du Hall of Fame Shozo SASAHARA, médaillé d'or aux Jeux Olympiques de Melbourne en 1956, devenu président de la Fédération japonaise de lutte et dirigeant de la FILA, ancien nom d'UWW, est décédé de causes naturelles, a annoncé lundi la Fédération japonaise. Il avait 93 ans.

Sasahara, qui avait subi un accident vasculaire cérébral en 2014, a remporté la médaille d'or dans la catégorie poids plume (62 kg) en style libre aux Jeux de Melbourne, où il a servi de porte-drapeau pour le Japon lors de la cérémonie d'ouverture. Deux ans plus tôt, il avait remporté l'or aux championnats du monde de Tokyo.

Sasahara est devenu célèbre pour son utilisation pionnière des jambes dans ce que l'on appelle aujourd'hui une vigne, mais que la presse anglophone appelait avec révérence à l'époque "Sasahara's Leg Scissors" (les ciseaux de jambes de Sasahara).

Ce seront ses seuls triomphes internationaux, car il a commencé la lutte tardivement, après être entré à l'université de Chuo à Tokyo, après avoir pratiqué le judo. Il a pris sa retraite après les Jeux olympiques de Melbourne et a mené une longue carrière dans le monde des affaires et de la gestion sportive.

"Il a toujours été un leader dans le monde du sport avec des idées et des actions en avance sur son temps", a déclaré Hideaki TOMIYAMA, l'actuel président de la JWF, dans un communiqué. "En tant que lutteur, il était adulé par de nombreuses personnes dans le monde entier en tant que pionnier des techniques. C'est triste non seulement pour la lutte, mais aussi pour le monde du sport. Je tiens à exprimer mes sincères condoléances".

Sasahara était le directeur de l'amélioration des performances de l'équipe nationale lorsque le Japon a remporté cinq médailles d'or aux Jeux Olympiques de Tokyo en 1964 et quatre aux Jeux Olympiques de Mexico en 1968. Il a été président de la JWF de 1989 à 2003 et directeur de la FILA de 1972 à 1993, période durant laquelle il a également été vice-président.

Sasahara a également occupé le poste de vice-président du Comité olympique japonais et s'est vu décerner l'Ordre olympique d'argent par le Comité international olympique en 1995.

Sasahara est né le 28 juillet 1929 à Yamagata, capitale de la préfecture de Yamagata, dans la région froide de Tohoku, au nord du Japon.

Selon un récit qu'il a rédigé lui-même en 2005 pour une série de sites web du Comité olympique japonais intitulée "Japanese Olympian Spirits", il a déclaré qu'il était en sixième année d'école primaire lorsque la Seconde Guerre mondiale a éclaté, ce qui lui a donné envie de faire carrière dans le commerce international, et il s'est donc inscrit à l'école de commerce de Yamagata pour ses années de collège et de lycée.

Son domicile se trouvait dans la partie nord de la ville et l'école était située à quatre kilomètres au sud. Au cours de sa troisième année, il a commencé à travailler dans une usine d'avions, qui se trouvait également à quatre kilomètres de son domicile, de sorte que tous les jours, pendant cinq ans, jusqu'à l'obtention de son diplôme, il avait huit kilomètres de marche aller-retour. Comme il avait besoin d'apprendre l'anglais, il emportait des cartes flash et les étudiait en marchant.

À l'école, le judo, le kendo (escrime japonaise) et l'escrime faisaient partie intégrante du programme, et il y avait également des entraînements militaires, comme le lancer de grenades. Après la fin de la guerre, il se rendait sur une base militaire américaine voisine, où il a pu pratiquer son anglais avec un locuteur natif pour la première fois, et a fini par y trouver un emploi à temps partiel.

À l'école, Sasahara a rejoint le club de judo de la ville. Un ancien coéquipier lui a dit que l'université où il allait n'avait pas de club de judo et qu'il s'était donc tourné vers la lutte. L'ami a dit que Sasahara était parfait pour ce sport et l'a encouragé à l'essayer. Avec l'argent qu'il a économisé grâce à son travail sur la base américaine - et sans en parler à ses parents - il s'est rendu à Tokyo pour passer l'examen d'entrée à Chuo.

Au printemps 1950, il commence sa carrière de lutteur en première année. Sa première impression de la lutte à Chuo n'est pas bonne. Le sang éclabousse le tapis de toile et l'odeur de la sueur s'en dégage. Le tapis est dur et les lutteurs sont parfois mis KO. Ceux qui manquaient l'entraînement étaient retrouvés et battus. Comme il n'avait pas encore appris les techniques et qu'il n'était pas physiquement fort, il pensa plusieurs fois à abandonner.

Mais il n'a pas abandonné et s'est au contraire efforcé de devenir de plus en plus performant. Au cours de sa deuxième année, il a atteint la finale de plusieurs tournois universitaires, ce qui l'a encouragé à mettre toute son énergie dans ce sport. Il se faufile dans les autres grandes universités de l'époque, Waseda et Meiji, pour observer les entraînements et les techniques, et lit des livres écrits par des entraîneurs américains. La lutte devient une obsession 24 heures sur 24.

En 1953, il a remporté son premier titre aux Championnats du Japon, ainsi que le titre national universitaire. Après avoir obtenu son diplôme, il a remporté le titre mondial en mai 1954, en battant le champion olympique d'Helsinki de 1952, Bayram SIT (TUR), puis a défendu avec succès sa couronne aux championnats du Japon.

Sasahara se rendit à Melbourne avec la certitude de remporter la victoire. Le Japon n'avait été réintégré aux Jeux Olympiques que quatre ans plus tôt, à Helsinki, mais la FILA avait été l'une des premières organisations sportives à réadmettre le pays, en 1949.

Les échanges internationaux reprennent en 1951. La lutte japonaise était encore en phase de développement, mais le chef de la fédération, Ichiro HATTA, considérait les échanges comme le meilleur moyen de devenir plus fort.  Shohachi ISHII, qui devint le premier lutteur japonais médaillé d'or aux Jeux olympiques d'Helsinki, fut l'un des lutteurs à partir en tournée aux États-Unis. Son succès et les mouvements rapides qu'il a ramenés d'Amérique ont inspiré Sasahara et les autres. Sasahara se dit : "S'il a pu le faire, nous le pouvons aussi".

L'équipe a également visité les autres puissances de la lutte - Russie, Iran, Turquie, Bulgarie, Roumanie - et Sasahara a tout absorbé, ce qui s'est traduit par une médaille d'or à Melbourne.

Après son triomphe, Sasahara, alors âgé de 27 ans, décide de prendre sa retraite, estimant avoir atteint sa limite. Il a noté que c'était aussi une façon propre de partir : depuis son premier titre All-Japan jusqu'à ce moment-là, il avait gagné exactement 200 matches d'affilée. Il a poursuivi sa carrière dans le commerce international, en passant du temps aux États-Unis et plus tard en important des articles de sport. Il a été le premier à importer des boissons sportives au Japon.

Il s'est également impliqué dans l'organisation du sport. Il attribue l'échec de la lutte japonaise aux Jeux olympiques de Rome en 1960 à un mauvais entraînement et à une mauvaise alimentation, ce qui l'amènera à participer à la création d'une organisation gouvernementale en 1976 pour améliorer l'état de santé général et la condition physique des athlètes.

Lors de l'une de ses dernières apparitions publiques, Sasahara a fait don de sa médaille d'or olympique à son alma mater en octobre 2018.