#WrestleOslo

Dixième sélection dans l'équipe US des mondiaux seniors pour Burrough

By Gary Abbott

Jordan BURROUGHS (USA) a remporté cinq combats pendant le weekend et obtient son billet pour un huitième championnat du monde (Photo : Sam Janicki)

LINCOLN, Nebraska (le 13 septembre) -- Jordan Burroughs, des Sunkist Kids, s'est qualifié pour la dixième fois avec l'équipe US - mondiale ou olympique - , grâce à une impressionnante victoire lors des sélections de l'équipe US du championnat du monde tenues dans sa ville natale et universitaire de Lincoln dans le Nebraska, dimanche dernier.

Burroughs rejoint ainsi et pour la huitième fois, l'équipe des mondiaux seniors, après deux sélections olympiques. Lors de ses neuf apparitions précédentes mondiales ou olympiques, il a remporté huit médailles - cinq d'or et trois de bronze.

Il a vaincu le talentueux Alex DIERINGER des Titan Mercury WC/CKWC lors des séries finales, au grand bonheur de ses supporters locaux. Il s'est assuré une victoire par 10-5 lors de sa première rencontre, gagnant des positions clés, pour prendre rapidement la tête lors de son second combat face à Dieringer, remporté 4-3. Burroughs avait décroché le Trophée Hodge du Nebraska puis s'était entraîné là-bas avant de revenir à ses racines du Jersey avec le Pennsylvania RTC.

J’den COX, des Titan Mercury WC/NJRTC et deux fois champions du monde, a obtenu la quatrième sélection de sa carrière avec l'équipe US des mondiaux, grâce à deux combats remportés sur Kollin MOORE des Titan Mercury WC/Ohio RTC en 97kg. Cox a obtenu le jeu blanc les deux fois, la première par 5-0 et la seconde en 4-0. Cox affiche deux titres mondiaux, une médaille olympique de bronze et une médaille mondiale de bronze pour ses quatre apparitions au niveau mondial - une médaille à chaque fois.

James GREEN, des Titan Mercury WC/SERTC, fera son sixième voyage à un championnat du monde seniors après avoir remporté la catégorie de poids des 70kg par une double victoire sur Ryan Deakin des Titan Mercury WC/Wildcat WC. Green s'est tardivement démarqué lors du premier combat pour obtenir la victoire par décision et sur critères à 6-6. Il a cependant pris la tête et maintenu son avance de 4-2 lors de la seconde rencontre avec Deakin. Comme Burroughs, il fut une star du Nebraska et s'entaîna là-bas pendant des années avant de partir pour le Virginia Tech. Green a une médaille mondiale d'argent 2017 et une de bronze 2015 à son tableau.

Deux fois médaillé mondial de bronze, Nick GWIAZDOWSKI des Titan Mercury WC/Spartan Combat RTC s'est qualifié pour son quatrième championnat du monde seniors après deux victoires sur le champion du monde junior 2019 Mason PARRIS des Cliff Keen WC en 125kg. Gwiazdowski a affiché un avantage en termes de puissance et de technique, remportant le premier combat par 6-0 puis le second par 10-3.

Pour assurer sa seconde apparition avec l'équipe US, Daton FIX des Titan Mercury WC/CWC a vaincu par deux fois Nathan Tomasello des Titan Mercury WC/OKRTC en 61kg. Fix fut agressif lors des deux combats, et remporte la première rencontre par 8-3 et la seconde par jeu blanc 7-0. 

Le seul nouveau venu de cette équipe US est donc Yianni DIAKOMIHALIS, des Titan Mercury WC/Spartan Combat WC, qui a eu besoin de trois combats pour vaincre le coriace Joey MCKENNA des Titan Mercury WC/PRTC) en 65kg. Les exploits héroïques reviennent à McKenna, qui en contre-prise de mise en danger a remporté le premier combat par 8-7. Diakomihalis s'est ensuite redressé pour une victoire par 5-2 au deuxième combat. Dans la rencontre décisive, Diakomihalis s'est libéré en attaque, obtenant la supériorité technique par 12-2 - et une place dans l'équipe US. 

Quatre médaillés olympiques ont également choisi de concourir au championnat du monde, et leurs catégories de poids n'ont pas été contestées ; il s'agit du champion olympique David Taylor (86kg) et des médaillés de bronze Kyle Snyder (97kg), Thomas Gilman (57kg) et Kyle Dake (74kg).

*Pour plus d'articles de USA Wrestling, rendez-vous sur https://www.teamusa.org/USA-Wrestling.

Sélections US / Lutte Libre / Hommes / Résultats

61kg  
1st - Daton Fix (Titan Mercury WC/CWC) vs. Nathan Tomasello (Titan Mercury WC/OKRTC), 2 combats à 0
Bout One –Fix dec. Tomasello, 8-3
Bout Two – Fix dec. Tomasello, 7-0
3rd – Carter Young (Cowboy WC) dec. Seth Gross (Sunkist Kids), 15-12

65kg 
1st - Yianni Diakomihalis (Titan Mercury WC/Spartan Combat RTC) dec. Joey McKenna (Titan Mercury WC/PRTC) , 2 combats à 0
Bout One –McKenna dec. Diakomihalis, 8-7
Bout Two – Diakomihalis dec. McKenna, 5-2
Bout Three – Diakomihalis sup. tech. McKenna, 12-2
3rd –Evan Henderson (Titan Mercury WC/Ohio RTC) tech. fall Luke Pletcher (Titan Mercury WC/Pitt RTC)

70kg  
1st - James Green (Titan Mercury WC/SERTC) dec. Ryan Deakin (Titan Mercury WC/Wildcat WC), 2 combats à 0
Bout One – Green dec. Deakin, 6-6
Bout Two – Green dec. Deakin 4-2
3rd – Zain Retherford (Titan Mercury WC/NLWC) sup. tech. Tyler Berger (Titan Mercury WC/California RTC), 11-0, 2:49

79kg  
1st - Jordan Burroughs (Sunkist Kids) dec. Alex Dieringer (Titan Mercury WC/CKWC), 4-3
Bout One –Burroughs dec. Dieringer, 10-5
Bout Two – Burroughs dec. Dieringer, 4-3
3rd – Carter Starocci (Titan Mercury WC/NLWC) dec. Jason Nolf (Titan Mercury WC/NLWC), 4-3

92kg 
1st - J’den Cox (Titan Mercury WC/NJRTC) dec. Kollin Moore (Titan Mercury WC/Ohio RTC), 2 combats à 0
Bout One – Cox dec. Moore, 5-0
Bout Two – Cox dec. Moore, 4-0
3rd – Trent Hidlay (Titan Mercury WC) dec. Drew Foster (Panther WC RTC), 8-1

125kg 
1st - Nick Gwiazdowski (TMWC/Spartan Combat RTC) dec. Mason Parris (Cliff Keen WC), 2 combats à 0
Bout One – Gwiazdowski dec. Parris, 6-0
Bout Two – Gwiazdowski dec. Parris, 10-3
3rd – Hayden Zillmer (Gopher WC RTC) dec. Dominique Bradley (Sunkist Kids), 4-2

Sélections US / Lutte Libre / Femmes / Résultats

53kg 
1st - Amy Fearnside (Titan Mercury WC/USOPTC) dec. Ronna Heaton (Sunkist Kids), 2 combats à 0
Bout One – Fearnside dec. Heaton, 5-3
Bout Two – Fearnside dec. Heaton, 3:29
3rd – Arena Villaescusa (Army WCAP) forfait sur Alyssa Lampe (Sunkist Kids)

55kg 
1st - Jenna Burkert (Army WCAP) dec. Jacarra Winchester (Titan Mercury WC/USOPTC), 2 combats à 0
Bout One –Burkert dec. Winchester, 7-6
Bout Two – Winchester dec. Burkert, 9-8
Bout Three – Burkert dec. Winchester, 4-3
3rd – Marissa Gallegos (Colorado Mesa WC) dec. Amanda Martinez (Cardinal WC), 4:49, tombé

59kg 
1st - Maya Nelson (Sunkist Kids) dec. Megan Black (Army WCAP), 2 combats à 0
Bout One –Nelson dec. Black, 5-4
Bout Two – Nelson tombé Black, 5:13
3rd – Xochilt Mota-Pettis (Rise RTC) sup. tech. Michaela Beck (Sunkist Kids), 10-0, 1:59

62kg  
1st - Kayla Miracle (Sunkist Kids) vs. Mallory Velte (Titan Mercury WC/Beaver Dam RTC) 
Bout One – Miracle dec. Velte, 5-3
Bout Two – Miracle dec. Velte, 10-2
3rd – Jennifer Page (Titan Mercury WC/NLWC) dec. Gracie Figueroa (Titan Mercury WC), 8-6

65kg  
1st - Forrest Molinari (Sunkist Kids) dec. Emma Bruntil (Titan Mercury WC/Bearcat WC), 2 combats à 0
Bout One – Molinari dec. Bruntil, 4-3
Bout Two – Molinari dec. Bruntil, 9-0
3rd – Alara Boyd (McKendree Bearcat WC) dec. Skylar Grote (NYAC/Beaver Dam RTC), 7-4

72kg 
1st - Kylie Welker (Titan Mercury WC) dec. Kennedy Blades (Sunkist Kids), 2 combats à 0
Bout One – Welker dec. Blades, 4-4
Bout Two – Welker for. bles. Blades, 4:02
3rd – Yelena Makoyed (Cardinal WC) dec. Dymond Guilford (Titan Mercury WC/USOPTC), 10-8

Sélections US / Lutte Gréco-Romaine / Hommes / Résultats

55kg 
1st - Max Nowry (Army WCAP) dec. Brady Koontz (TMWC), 2 combats à 0
Bout One – Nowry dec. Koontz, 2-1
Bout Two – Nowry dec. Koontz, 3-1
3rd – Dalton Duffield (Army WCAP) pin Jacob Cochran (Florida), 1:52

60kg 
1st - Dalton Roberts (Army WCAP) dec. Ildar Hafizov (Army WCAP), 2 combats à 0
Bout One –Hafizov dec. Roberts, 3-2
Bout Two – Roberts dec. Hafizov, 5-3
Bout Three -Roberts sup. tech. Hafizov, 9-0 
3rd – King Sandoval (Bandits WC) sup. tech. Dylan Koontz (Titan Mercury WC)

63kg 
1st - Sam Jones (NYAC) dec. David Stepanian (NYAC), 2 combats à 0
Bout One –Jones sup. tech. Stepanian, 9-0, 2:01
Bout Two – Jones dec. Stepanian, 10-6
3rd – Dylan Gregerson (Brunson UVRTC) sup. tech. We Rachal (Illinois RTC/Illini WC)

67kg 
1st - Peyton Omania (NYAC) dec. Alejandro Sancho (Army WCAP), 2 combats à 0
Bout One –Omania dec. Sancho, 6-3
Bout Two – Omania dec. Sancho, 3-2
3rd – Hayden Tuma (Suples WC) sup. tech. Jesse Thielke (Army WCAP), 8-0, 1:08

72kg 
1st - Patrick Smith (Minnesota Storm) dec. Benjamin Peak (Sunkist Kids), 2 combats à 0
Bout One – Smith dec. Peak, 3-3
Bout Two – Smith dec. Peak 6-4
3rd –Jamel Johnson (Marines) dec. Michael Hooker (Army WCAP), 7-4

77kg 
1st - Jesse Porter (NYAC) dec. Fritz Schierl (Titan Mercury WC/Ohio RTC), 2 combats à 0
Bout One – Porter sup. tech. Schierl, 9-0
Bout Two – Porter dec. Schierl, 9-7
3rd – Britton Holmes (Army WCAP) sup. tech. Peyton Walsh (Marines), 14-6, 3:57

82kg 
1st - Ben Provisor (NYAC) dec. Spencer Woods (Army WCAP), 2 combats à 0
Bout One – Provisor dec. Woods, 7-1
Bout Two – Provisor dec. Woods, 4-2
3rd - Richard Carlson (Minnesota Storm) dec. Tommy Brackett (Gator WC), 6-4

87kg 
1st - Alan Vera (NYAC) dec.. Ryan Epps (Minnesota Storm), 2 combats à 0
Bout One – Vera sup. tech. Epps, 9-0
Bout Two – Vera sup. tech. Epps, 8-0
3rd – Tanner Hannah (Combat WC School of Wrestling) dec. George Sikes (NYAC), 4-3

97kg 
1st - G’Angelo Hancock (Sunkist Kids) dec. Nicholas Boykin (Sunkist Kids), 2 combats à 0
Bout One –Hancock dec. Boykin, 8-2
Bout Two – Hancock dec. Boykin, 5-0
3rd – Khymba Johnson (NYAC) sup. tech. James Souza (Army WCAP), 9-0

130kg 
1st - Cohlton Schultz (Sunkist Kids) dec. Jacob Mitchell (Army WCAP), 2 combats à 0 
Bout One – Mitchell dec. Schultz, 4-2
Bout Two – Schultz sup. tech. Mitchell, 8-0 in 1:00
Bout Three – Schultz dec. Mitchell, 6-0
3rd – Tanner Farmer (NYAC) sup. tech. Donny Longendyke (Minnesota), 8-0, 2:03

#JapanWrestling

L'ex médaillé olympique Ota continue sa mission d'ouvrir le tapis de lutte aux personnes atteintes du syndrome de Down (trisomie 21)

By Ikuo Higuchi

(Note de l'éditeur : Ce qui suit est une version éditée d'une série en 2 parties qui est apparue sur le site internet de la fédération japonaise de lutte le 18 janvier avec des extraits des histoires précédentes. Elle a été traduite et publiée avec la permission de l'auteur.)

"A travers la lutte, la société peut être changée. La lutte peut donner du courage aux personnes atteintes du syndrome de Down."

Au deuxième étage d'un immeuble quelconque à proximité du Tokyo Dome, au coeur de la ville, les membres du club se sont rassemblés dans une petite salle d'arts martiaux équipée d'un tapis de sol pour reprendre les activités qui, pour certains, remonte à la création du club en 2005.

Inévitablement suspendu durant la pandémie, le club de lutte Waku-waku -- spécifiquement destiné à ceux ayant le syndrome de Down -- a a repris mi-janvier au centre de Tokyo, poursuivant la mission de son fondateur de permettre aux personnes atteintes du syndrome de Down de devenir plus affûtées physiquement et émotionnellement, et de leur donner espoir en la vie.

Le club ("waku-waku" est une expression onomatopéique du sentiment d'excitation) est l'oeuvre de la vie de Takuya OTA, médaillé de bronze des Jeux olympiques d'Atlanta en 1996 en lutte libre 74kg.  "C'est devenu une partie de ma vie," a déclaré Ota âgé de 53 ans, qui, après avoir été longtemps entraîneur à l'université de Waseda, est actuellement entraîneur en chef à l'université Chuo. "Je puise mon énergie pour continuer auprès de ces enfants."

La flamme de l'intérêt d'Ota à aider les personnes atteintes du syndrome de Down s'est allumée après avoir été profondément ému par le livre "Tatta Hitotsu no Takaramono (Le seul et unique trésor)," le récit d'une mère qui a élevé un fils atteint de cette maladie publié en 2004. Le livre de Hiromi Kato a fait l'objet d'une fiction télévisée intitulée "The One and Only (le seul et unique)," qui a remporté le prix de la Télévision Asiatique pour une fiction en 2005.

Quand Ota a débuté le projet, il travaillait déjà à temps plein comme entraîneur des compétiteurs de classe mondiale à Waseda, l'équipe la plus ancienne du Japon. Il avait également lancé le club Waseda Club pour les enfants, animé par sa volonté de faire connaître les merveilles de la lutte au plus grand nombre.

Selon le site internet de la clinique Mayo, le syndrome de Down est une "maladie génétique" due à la division anormale de cellules durant la grossesse. Le matériel génétique supplémentaire qui en résulte engendre " les changements de développement et les caractéristiques physiques du syndrome de Down."

Elle touche 1 nouveau-né sur mille et sa gravité est variable. Le site internet stipule : "Une meilleure compréhension du syndrome de Down et des interventions précoces peuvent grandement accroître la qualité de vie des enfants et des adultes atteints de cette maladie et les aider à mener une vie épanouie."

Après avoir lu le livre de Kato, Ota a commencé à se dire, "Que se passerait-il si je leur faisais essayer la lutte ?" Pour ceux qui sont souvent négligés ou ignorés par la société et souffrent de préjugés non informés, la lutte ne pourrait-elle pas être un moyen de les aider à leur donner plus de valeur à leur vie ?

En juillet 2005, il a créé son premier club de lutte spécifiquement à cet effet, prenant sous son aile un groupe inaugural de six enfants.

Cela ne veut pas dire qu'il n'y avait pas de préoccupations initiales. les enfants atteints du syndrome de Down ne sont pas du même niveau physique que leurs camarades en bonne santé, et certains avaient une colonne vertébrale qui ne pouvaient supporter les rigueur de la lutte. Pouvaient-ils faire de la lutte ? Mais il n'y avait pas moyen de savoir avant qu'ils n'essaient et Ota voulait leur donner leur chance.

Et quand ils en ont eu l'occasion, ils ont montré qu'ils pouvaient se déplacer comme les autres. Pas vraiment au début mais à mesure qu'ils se sont habitués, ils ont gagné en force et confiance. Ils ont commencé à comprendre les règles et ont appris les techniques tandis qu'Ota mettait la priorité sur la sécurité et arrêtait toute action potentiellement dangereuse.

Ota
Comme pour n'importe quel entraînement de lutte au Japon, l'entraîneur Takuya Ota s'adresse aux lutteurs avant le début du combat. Le club de lutte Waku-Waku a repris en janvier pour la première fois depuis le début de la pandémie. (Photo: Japanese Wrestling Federation)

Faire participer de grands noms

Aucun observateur n'a peut-être été plus surpris et heureux par la réussite de ce projet que les parents. Ils pouvaient voir leurs enfants qui avaient été pour la plupart écartés des sports, faire de l'exercice, prendre du plaisir et, le plus important, renforcer leur estime de soi.

En 2017, la championne du monde en titre et future médaillée d'or olympique Yui SUSAKI était en première année à Waseda quand elle a offert de son temps au club de lutte Waku-waku.

"J'ai pris connaissance de la lutte Waku-waku par le site internet de la fédération et d'autres sources," a déclaré Susaki. "Je me suis dit qu'après être entrée à l'université, je voulais m'impliquer, alors j'ai participé aux entraînements une fois par mois en tant qu'entraîneur. Tout le monde à Waku-waku a un amour pur pour la lutte et chaque fois cela m'a stimulé aussi," a-t-elle ajouté, une lueur dans les yeux.

Yui SUSAKI (JPN)La future championne olympique Yui SUSAKI et le médaillé d'argent des JO de Pékin Kenichi YUMOTO posent avec deux fiers participants à la Waku-waku Waseda Cup 2017. (Photo: Japan Wrestling Federation)

Kenichi YUMOTO, médaillé d'argent en lutte libre 60kg aux Jeux Olympiques de Beijing 2008 est également monté à bord prêter main forte à Ota -- Ils sont tous les deux natifs de la Préfecture de Wakayama et anciens étudiants de l'université nippone des sciences du sport. Yumoto a fait sentir sa présence lors des entraînements, enseignant patiemment les techniques.

Le club a continué sans relâche jusqu'à ce que la pandémie de coronavirus frappe le monde en 2020, n'épargnant aucun sport. Le contrat d'Ota venait juste de se terminer à Waseda et il partait pour l'université de Chuo aui est située à la banlieu de Hachioji à l'ouest de Tokyo. Le club s'est donc retrouvé sans la salle de lutte de Waseda et, combiné à la pandémie a engendré un arrêt des opérations.

L'assouplissement récent des restrictions liées à la pandémie au Japon a permis au club de redémarré et Ota a eu de la chance de pouvoir utiliser la salle des arts martiaux à proximité du Tokyo Dome dans le quartier de Bunkyo.  Ce fût un moment spécial pour toutes les personnes concernées.

"Les personnes atteintes du syndrome de Down sont fondamentalement opposées aux sports de combat," a-t-il déclaré. "Mais lorsqu'ils continuent à en faire, je constate que leur esprit combatif ressort. j'entends des parents dire 'Il n'est plus timide' ou 'Il est devenu capable de faire des choses tout seul.' J'ai l'impression que les parents sentent aussi qu'en luttant, ils ont un potentiel illimité de développement personnel."

Bien qu'il n'y ait eu que cinq participants le premier jour du redémarrage du club, la salle était remplie d'une énergie positive, depuis les sourires sur leur visage lorsqu'ils pratiquaient des mouvements jusqu'à la façon dont ils levaient fièrement leur main lorsqu'on leur demandait d'être partenaire de jeu.

Parmi ceux qui sont montés sur le tapis se trouvait Aruban Kubota âgé de 24 ans, qui a été des premiers membres du club en 2005 alors qu'il était en première année d'école primaire. Kubota, dont le prénom provient du pays natal de son père, l'Albanie, est actuellement employé dans un centre d'aide sociale.

"Au début, il s'asseyait toujours sur le côté à l'entraînement", se souvient sa mère, Rimiko. "Mais avant que nous le sachions, il a commencé à se joindre au groupe et à décider des choses par lui-même. Il a commencé à agir de son propre chef."

Rimiko dit que l'attente pour que le club redémarre semblait interminable. "Je suis tellement reconnaissante envers le coach Ota", déclare-t-elle.

En juillet 2009 , Ota, désireux de donner aux membres une chance de mettre leurs nouvelles compétences à l'épreuve comme tous les lutteurs, a organisé la "1ère Coupe Waseda". D'autres clubs pour enfants trisomiques avaient vu le jour, principalement sous l'impulsion d'Ota et de ses relations de lutte, et le tournoi a attiré 29 participants de trois clubs..

Le tournoi, qui sera plus tard rebaptisé "Waku-waku Waseda Cup" et sera parrainé par une entreprise employant d'anciens lutteurs de Waseda, attire des participants allant des enfants aux adultes d'une vingtaine d'années. Le niveau continue de s'améliorer et, contrairement aux premières années où il était difficile pour les participants de contrôler leurs émotions, les matchs ne sont plus interrompus et peuvent se dérouler sans heurts.

"Au début, notre objectif principal était simplement de les amener à pouvoir aller sur le tapis par eux-mêmes", a déclaré Ota dans une interview après le tournoi 2016. "Maintenant, ils comprennent les règles et peuvent avoir ce que nous considérons comme un match régulier."

Tous les participants reçoivent une médaille, mais le point culminant de la cérémonie de remise des prix est la sélection du MVP et du Fighting Spirit Award qui sont accompagnés d'un trophée. Alors qu'Ota tient le micro avant de faire l'annonce, les gagnants (qui sont éligibles pour le MVP) le regardent comme s'ils étaient en prière tandis que toute la salle prend une atmosphère de sourires

Ota2Un membre du club fait un exercice de double-leg takedown sous le regard des autres. (Photo: Japanese Wrestling Federation)


Viser les Jeux olympiques spéciaux

Comme en témoigne l'enthousiasme suscité par les Jeux paralympiques de Tokyo en 2021, le sport n'est pas l'apanage des personnes valides. Les personnes atteintes du syndrome de Down ou d'autres déficiences intellectuelles font également des progrès dans la pratique du sport.

En octobre 2020, une compétition d'athlétisme réservée aux personnes atteintes du syndrome de Down s'est tenue à Miyazaki, dans le sud du Japon, et plus tôt cette année, une division pour les participants atteints du syndrome de Down a été mise en place pour la première fois lors d'une rencontre de natation à Chiba, à l'est de Tokyo.

À l'échelle internationale, Virtus, une organisation créée pour le développement du sport d'élite dans le monde entier pour les athlètes souffrant de déficiences intellectuelles, avait inscrit le judo au programme des 1ers Jeux Océanie/Asie qui se sont tenus en novembre de l'année dernière en Australie. Des athlètes japonais y ont participé, élargissant ainsi le champ des possibilités pour les personnes atteintes du syndrome de Down.

Ota regarde également au-delà des côtes japonaises. Le prochain objectif d'Ota est de faire entrer la lutte dans les Jeux olympiques spéciaux, qui ont une histoire de plus de 50 ans et diffèrent des Jeux paralympiques en ce qu'ils s'adressent spécifiquement aux personnes souffrant de déficiences intellectuelles. Actuellement, il y a plus de 20 sports dans les Jeux olympiques spéciaux, dont le judo.

Ota s'est rendu au siège de Washington, D.C., où on lui a dit que pour que la lutte soit incluse, il était nécessaire que le sport se développe au Japon et que davantage de pays dans le monde lancent des programmes. La lutte étant encore en pleine évolution et peu connue au Japon, il s'agit d'un obstacle de taille à franchir.

Mais il ne se laisse pas décourager. "Même si vous avez un handicap, tant qu'il existe un sport offrant une scène pour briller, on peut avoir une grande présence dans la société", a déclaré Ota.