Fanny Echeverry : Ambassadrice de la Campagne Super 8

By United World Wrestling Press

Comment et quand avez-vous commencé la lutte ?

Eh bien, je ne connaissais pas grand-chose à la lutte avant de rencontrer mon mari. Il était champion du Pan American quand nous avons fait connaissance. J’ai commencé à comprendre la lutte en le regardant s’entrainer et participer aux compétitions. Notre fille a pratiquement appris à marcher sur un tapis de lutte. Ce sport est ainsi devenu partie intégrante de ma vie et le pilier de ma vie de famille. J’étais manager de football pour les équipes professionnelles de Colombie, et je crois que j’avais un certain talent pour ce travail. C’est comme ca que je suis entrée dans monde administratif sportif. J’ai finalement réuni les deux domaines que j’aimai et j’ai commencé à travailler dans la lutte en devenant présidente de la Ligue régionale de lutte d’Antioquia, en Colombie, en 2002.

 

Comment réagissent les gens lorsque vous leur dites que vous pratiquez la lutte ?

Au début, les gens ne m’acceptaient pas très bien, surtout les hommes, t parce que la lutte a souvent été considérée comme un sport exclusivement masculin et que je n’avais pas moi-même été une lutteuse, ce qui sous entendait pour eux que je n’avais probablement aucune connaissance sur ce sport. Néanmoins, les années ont passé et ces hommes ont fini par comprendre que nous, les femmes, faisons d’excellentes managers ou directrices… dans n’importe quel sport ! Quand je parle de cette partie de ma vie aux personnes qui ne font pas partie du monde de la lutte, ils ne me croient pas. Beaucoup ne connaissent pas la lutte, et ont tendance à croire que ce sport ressemble à la boxe, que les hommes parient sur les combattants en regardant le match et en buvant de la bière. Ils ne comprennent donc pas pourquoi je travaille dans ce milieu et exactement ce que je pourrai bien y faire. Je dois habituellement commencer par expliquer en quoi consiste ce sport. La lutte est néanmoins plus connue en Colombie depuis que Jackelin Renteria a remporté des médailles olympiques.

 

Quel est votre plus beau souvenir en matière de lutte ?

Mon plus beau souvenir, c’est quand Jackeline Renteria s’est qualifiées pour les Jeux Olympiques lors de la Coupe du Monde d‘Azerbaïdjan en 2007.

 

Quelle a été votre plus grande source d’inspiration durant vos années dans le monde de la lutte ?

Mon mari. Il a été ma plus grande source d’inspiration pour la lutte.

Que préférez-vous dans la lutte ?

J’adore regarder mes athlètes gagner des compétitions. J’aime voir l’évolution de ces enfants que je connais depuis longtemps, voir comment ils deviennent des personnes respectables dans la société. Ils s’entrainent dur, se préparent bien et leur vie d’adolescents est consacrée toute entière à la lutte, dans le but de devenir des athlètes de niveau international et de remporter des compétitions. Cela me rend très heureuse. C’est pour cela que j’aime tant les voir gagner, tous leurs efforts sont récompensés.

 

Que signifie le fait de faire partie de la famille Olympique pour la lutte Féminine ?

Pour moi, cela veut dire que j’aide mon pays à se développer au niveau social, en montrant aux femmes et particulièrement aux adolescentes que l’on peut se dépasser et aller très loin. Nous devons nous nous occuper de cette jeunesse avec beaucoup d’attention, et nous devons leur montrer qu’à travers le sport et avec la bonne dose de temps libre il est réellement possible de se réaliser en tant que femme. Cet état d’esprit permet de créer de bons quartiers, de bonnes villes et finalement offre une meilleure qualité de vie personnelle. Je suis persuadée qu’il y aurait plus d’athlètes féminines en lutte si les jeunes réalisaient réellement tout ce que ce sport peut offrir.

 

Quels conseils auriez-vous envie de donner aux filles qui souhaitent commencer la lutte au jour d’aujourd’hui ?

 La chose la plus importante, c’est d’être soutenu par sa famille. Il faut que les proches soient présents et il faut se rappeler qu’à travers le sport on acquiert une bonne éducation et un beau niveau de vie. C’est difficile, bien sûr, et il faut se battre chaque jour. Mais cela vaut la peine. En d’autres mots, je leur conseillerai de ne jamais abandonner.

 

Quels espoirs nourrissez-vous pour la lutte féminine dans le futur ?

J’ai de grands espoirs pour la lutte féminine. Je voudrai que cette discipline soit le moment le plus populaire de chaque championnat, que cela soit un championnat régional, national, mondial ou olympique, car nous les femmes sommes capables de tout une fois que nous y mettons notre volonté et nos efforts.  

Pouvez-vous nous parler du « Pillow project » de Jackeline Renteria ?

Le Pillow Project est une initiative lancée par Jackie, qui s’est rappelée combien la lutte l’a aidée et lui a permis de gagner en estime de soi. Elle pensait « malheureusement, il y a tellement de jeunes filles qui sont dans la situation dans laquelle j’étais et qui ne possèdent même pas un oreiller confortable pour se reposer. » Ainsi, elle a lancé son initiative, cherchant des gens prêts à faire dons d’oreillers afin de les donner aux jeunes femmes des quartiers sensibles et marginaux de son quartier.

D’autres informations à partager sur le succès que rencontre la fédération de Colombie depuis que vous y travaillez ?

Il est vrai que la Fédération de Colombie a eu beaucoup de succès en management depuis que j’ai repris les rênes, car nous avons ré-imaginés les procédures administratives. Pour cela, nous avons établi une discipline stricte dans notre propre organisation, parmi nos membres et dans nos relations avec les autres organisations importantes.

 

Des plans pour la lutte féminine ?

Nous voulons mettre sur pieds une compétition réservée aux jeunes filles. La première étape serait d’attirer des jeunes filles et des cadets au niveau international, et d’ensuite élargir notre projet au niveau régional ou international. Nous y travaillons actuellement, mais nous devons d’abord trouver les fonds nécessaires pour organiser un tel tournoi plus tard cette année.